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avant, entouré de ses gardes , le Janissaire Aga plein
d'orgueil et d'espoir, avait aux mêmes lieux donné ses
derniers ordres pour le combat , dont l'issue l'avait
 couvert de honte et d'humiliation. Tout l'état-major
s'était logé dans l'apparlement des femmes , dont les
tapis et les coussins nombreux, formèrent des lits dont
le luxe oriental contrastait d'une manière assez piquante
avec les habitudes des soldats français.
   Nous fîmes encore quelques promenades aux environs
d'Alger ; une entr'autres au Boudjareah , où l'on venait
de trouver plusieurs médailles carthaginoises; le Boudjareah
est la colline la plus élevée de celles qui sont près de la
ville 5 on voit au-dessous quelques restes de monuments
Druidiques selon les uns, et Phéniciens selon les autres ;
cette opinion parait la plus fondée, si on considère qu'il
n'y a ni bois ni forêts dans le voisinage, et que les Druides
ne pratiquaient leurs cérémonies religieuses qu'à l'ombre
des forêts.
   Plusieurs tribus qui avaient refusé de reconnaître la
domination française, et un grand nombre d'habitants d'Al-
ger, qui avaient conçu des projets hostiles contre nous,
soutenus et encouragés par les Beys de Tittery et de Cons-
tantine , tentèrent un soulèvement dans l'intérieur de la
ville, peu après notre occupation; ils échouèrent, mais
alors commencèrent les attaques au dehors ; on fut obli-
gé de rapprocher et de concentrer nos forces autour de la
ville, et dès lors toute excursion devint impossible ; nom-
bre d'exemples de ce que coûtaient d'imprudentes prome-
nades , forcèrent bientôt les curieux à les borner aux
lieux occupés par nos troupes. Les environs de la
porte Babelouët , la maison de campagne de l'Aga , avec
sa colonnade à perte de vue, les jardins du Dey, quelque