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180 avant, entouré de ses gardes , le Janissaire Aga plein d'orgueil et d'espoir, avait aux mêmes lieux donné ses derniers ordres pour le combat , dont l'issue l'avait couvert de honte et d'humiliation. Tout l'état-major s'était logé dans l'apparlement des femmes , dont les tapis et les coussins nombreux, formèrent des lits dont le luxe oriental contrastait d'une manière assez piquante avec les habitudes des soldats français. Nous fîmes encore quelques promenades aux environs d'Alger ; une entr'autres au Boudjareah , où l'on venait de trouver plusieurs médailles carthaginoises; le Boudjareah est la colline la plus élevée de celles qui sont près de la ville 5 on voit au-dessous quelques restes de monuments Druidiques selon les uns, et Phéniciens selon les autres ; cette opinion parait la plus fondée, si on considère qu'il n'y a ni bois ni forêts dans le voisinage, et que les Druides ne pratiquaient leurs cérémonies religieuses qu'à l'ombre des forêts. Plusieurs tribus qui avaient refusé de reconnaître la domination française, et un grand nombre d'habitants d'Al- ger, qui avaient conçu des projets hostiles contre nous, soutenus et encouragés par les Beys de Tittery et de Cons- tantine , tentèrent un soulèvement dans l'intérieur de la ville, peu après notre occupation; ils échouèrent, mais alors commencèrent les attaques au dehors ; on fut obli- gé de rapprocher et de concentrer nos forces autour de la ville, et dès lors toute excursion devint impossible ; nom- bre d'exemples de ce que coûtaient d'imprudentes prome- nades , forcèrent bientôt les curieux à les borner aux lieux occupés par nos troupes. Les environs de la porte Babelouët , la maison de campagne de l'Aga , avec sa colonnade à perte de vue, les jardins du Dey, quelque