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de quatre lieues, on compte plus de deux mille jardins,
plantés de palmiers, de lataniers, de lotus, mêlés à la
plupart de nos arbres fruitiers ; nous y trouvâmes la scilla
maritima, la bubosa radicata, l'agrostos pongeus, l'érica
arboréa et des cactus en abondance. Toutes les hauteurs,
comme les collines de la Provence, sont couvertes d'un
thym touffu , principale nourriture de ces belles chèvres
blanches dont le poil sert à tisser les burnouss.
   Tous les consuls habitaient de charmantes maisons de
campagne, situées en dehors des deux faubourgs Babe-
zoun et Babelouët; celle de M. de Carstetten, consul
de Suède, où nous trouvâmes une si gracieuse hospitalité,
bien qu'ayant un peu souffert de l'attaque du sultan Ca-
laci, et celle des consuls anglais et américain, nous suffi-
rent pour juger toutes les autres; bâties sur le même plan
que celles de la ville, leur disposition consiste toujours
en une cour carrée, pavée en marbre noir et blanc, au-
tour de laquelle règne une galerie soutenue par de minces
piliers, dont les intervalles sont remplis par des rideaux,
et dont le milieu est occupé par un jet d'eau qui donne
une fraîcheur délicieuse dans ce lieu où le soleil ne pé-
nètre jamais; tout à la fois salle à manger et salon de
réception, on n'en sort que pour se livrer au repos. Chez
les indigènes, de minces matelas, recouverts d'un :tapis
dans lequel on les roule le matin, font tous les frais du
coucher. Les appartements intérieurs n'offrent aucune de
 ces commodités auxquelles l'usage nous a accoutumés;
 point de meubles, quelquefois seulement un c-offre recèle
 un tapis qu'on ne montre qu'aux bons jours; les vête-
 ments sont pendus contre les murs ou serrés dans des
 cabas.; dans les maisons habitées par les étrangers ou
 par les hauts personnages de la Régence, on retrouve