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169 même tombeau. Hussein n'était pas sorti de la Casauba depuis son avènement au trône •, on dit même qu'il y avait nombre d'années qu'il ne descendait plus dans la cour. La porte de la Casauba, basse et étroite , décorée de lanternes de papier doré, de petits vaisseaux semblables à ceux que les marins suspendent dans les églises, s'ouvre sur un passage voûté, tortueux, qui aboutit à une vaste cour pavée en marbre, au milieu de laquelle s'épanouis- sent les gerbes étincelantes d'un magnifique jet-d'eau; tout autour règne une galerie soutenue par de légères co- lonnes peintes de vives couleurs ; la partie qui fait face à l'entrée est le Divan (Dowane), c'est-à -dire le lieu où s'as- semblait le conseil d'état formé par les ministres. Un superbe tapis couvrait le sol et s'étendait jusqu'à une es- pèce de sopba peu élevé qui en occupait le tour; une pen- dule gothique, quelques-uns de ces beaux meubles de Boule, si recherchés des amateurs, sans doute revenus maintenant dans leur patrie, une profusion de coussins ronds en velours cramoisi admirablement brodés d'or, faisaient tout l'ameu- blement du Divan. Dans la partie supérieure du bâtiment, quelques pièces, plus longues que larges, dont les murs étaient revêtus de carreaux de faïence, formaient ce qu'on appelait l'appartement du dey ; là encore les planchers étaient couverts de beaux tapisde Smyrne; de riches divans surchargés de coussins de toutes les formes s'éten«[a-.ea£ au- tour des murs; d'anciennes penlulea, de précieuses glaças de Venise encadrées dans de riches bordures d'argent ciselé, des armes de toutes sortes, des pipes d'un travail curieux, enrichies de pierres précieuses, étaient pêle-mêle suspendues aux murs simplement blanchis à ia chaux; une forte odeur de benjoin, d'essence de r o s e , s'exhalait de toutes parts. L'appartement des femmes consistait en