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plaignait e t , faire trouver le niveau désiré ? que restait-ril
qui fût capable de procurer tout ce qu'il fallait pour la
restauration des finances du royaume ? LÉS ABUS.
    « Oui, Messieurs, dit le ministre, c'est dans les abus
mêmes que se trouve un fonds de richesses que l'Etat a
droit de réclamer, et qui doivent servir à rétablir l'ordre ;
c'est dans la proscription des abus que réside le seul
moyen de subvenir à tous les besoins ; c'est du sein même
du désordre que doit jaillir une source féconde qui fer-
tilisera toutes les parties de la monarchie.
    « Les abus ont pour défenseurs l'intérêt, le crédit, la
fortune et d'antiques préjugés que le temps semble avoir
respectés; mais que peut leur vaine confédération contre
le bien public et. la nécessité de l'Etat?
    « Le plus grand de tous les abus serait de n'attaquer
que ceux de moindre importance, ceux qui n'intéressant
que les faibles, n'opposent qu'une faible résistance à leur
réformation, mais dont la réformation ne peut produire
une ressource salutaire.
    « Les abus qu'il s'agit aujourd'hui d'anéantir pour le
salut public, ce sont les plus considérables, les plus pro-
tégés, ceux qui ont les racines les plus profondes et les
branches les plus étendues.
    •< Tels sont les abus dont l'existence pèse sur la classe
    #
productive et laborieuse, les abus des privilèges pécu-
niaires, les exceptions à la loi commune et tant d'exemp-
tions injustes qui ne peuvent affranchir une partie des
 contribuables qu'en aggravant le sort des autres.
     « L'inégalité générale dans la répartition des subsides .
 et l'énorme disproportion qui se trouve entre les contri-
 butions des différentes provinces et entre les charges des
 sujets d'un même souverain;