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453 Pour suiure donc le cours de mes emprises belles, L'abbé d'Aisnay deuot rend grâces immortelles A Dieu, accompagné du peuple qui le suit, Et rendant de tel bien la mémoire éternelle, Les gardes, le quartier consacrent la chapelle Toute proche du pont, dite du Sainct-Esprit. Lors on institua la saincte confrairie De l'heureux Paraclet, esprit qui vivifie Les chrestiens reschauffez de la deuotion, Confrairie seiour de joie et de liesse Qui, d'un- feu tout diuin , comble noslre allégresse, iSrusIant au ciel tout l'heur de nostre affection. Quant à ce cheual fol qui sautelle, qui danse , Qui, au son du hautbois , cabriole et cadence, C'est en dérision de ces fols mutinés Qui, comme chevaux fols, couroyent parmy la ville, Voulant, à qui mieux mieux paraistroit plus habile, S'enrichir des trésors qu'ils auroyent butinés. tadis les roys françois portoyent grand cheuelure, D'une riche couronne ils auoyent la parure ,- L'habit bleu aux lys d'or , et l'espée à la main. Ces fols croyant iouir d'autorité égale, Ont en dérision la parure royale, Pour monstrer à iamais leur malheureux dessein. L'ancien souuenir d'une telle victoire Se grave sur le front de l'heureuse mémoire Pour tenii* en raison tous les séditieux ; Comme nouueaux Titans, comme eafans de la Terre, Ils veulent au Très-Haut faire mortelle guerre, Mais ils goustent enfin un plaisir odieux. Les roys sont fils du Ciel, Dieu garde leur couronne : Un ange gardien touiours les eûuironne. Comme les oincts sacrez du Seigneur des seigneurs, En vain contre eux s'esleue une troupe mutine; Puisqu'ils ont auec eux l'assistance diuine , Ils iouissent heureux des célestes faueurs,