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Pour suiure donc le cours de mes emprises belles,
L'abbé d'Aisnay deuot rend grâces immortelles
A Dieu, accompagné du peuple qui le suit,
Et rendant de tel bien la mémoire éternelle,
Les gardes, le quartier consacrent la chapelle
Toute proche du pont, dite du Sainct-Esprit.

Lors on institua la saincte confrairie
De l'heureux Paraclet, esprit qui vivifie
Les chrestiens reschauffez de la deuotion,
Confrairie seiour de joie et de liesse
Qui, d'un- feu tout diuin , comble noslre allégresse,
iSrusIant au ciel tout l'heur de nostre affection.

Quant à ce cheual fol qui sautelle, qui danse ,
Qui, au son du hautbois , cabriole et cadence,
C'est en dérision de ces fols mutinés
Qui, comme chevaux fols, couroyent parmy la ville,
Voulant, à qui mieux mieux paraistroit plus habile,
S'enrichir des trésors qu'ils auroyent butinés.

tadis les roys françois portoyent grand cheuelure,
D'une riche couronne ils auoyent la parure ,-
L'habit bleu aux lys d'or , et l'espée à la main.
Ces fols croyant iouir d'autorité égale,
Ont en dérision la parure royale,
Pour monstrer à iamais leur malheureux dessein.

L'ancien souuenir d'une telle victoire
Se grave sur le front de l'heureuse mémoire
Pour tenii* en raison tous les séditieux ;
Comme nouueaux Titans, comme eafans de la Terre,
Ils veulent au Très-Haut faire mortelle guerre,
Mais ils goustent enfin un plaisir odieux.

Les roys sont fils du Ciel, Dieu garde leur couronne :
Un ange gardien touiours les eûuironne.
Comme les oincts sacrez du Seigneur des seigneurs,
En vain contre eux s'esleue une troupe mutine;
Puisqu'ils ont auec eux l'assistance diuine ,
Ils iouissent heureux des célestes faueurs,