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44a « tion du patriarche Iacob l'appeler mon petit Benjamin. « Benjamin comme le plus jeune de ses frères, estoit mignon « de son père, et portoit une robe variée de couleurs : le mien « comme le dernier de mes fils est mon bien-aimé ; et pour « le veslir à la mode, j'ay tissu son habit de diverses liurées.... « Soyez son Ioseph » Garon était encore souffrant lorsqu'il mit au jour la se- conde partie de son ouvrage. « Ce sont encore, dit4l dans « son avis au lecteur , les fruits d'une longue maladie, pen~ « dant laquelle pour me consoler en mon mal, je me délec- « tois à les recueillir. » Le Chasse enrnty est un ramassis d'anecdotes, de saillies, de bons mots et de lazzis que l'on retrouve, en majeure partie, dans la plupart des recueils de ce genre. Je n'y ai rencontré qu'une historiette lyonnaise ; la voici : « Il y a quelque temps qu'un riche homme de Lyon ayant fait dresser sa nativité, et pensant que les prédictions de sa mort fussent asseurées, distribua fort légèrement tous ses biens comme s'il eust eu desia l'un des pieds dans la fosse , tellement qu'il ne se laissa rien de reste. Mais séduit par l'as- trologie, il fut contraintde demander l'anmosne, ayant veseu beaucoup plus qu'il ne pensoit. » P. 506. — Cette anec- dote n'a rien de piquant, et je ne l'ai rapportée que parce qu'elle est lyonnaise; mais voici une facétie qu'un de nos plus spirituels poètes lyonnais , M. de Monlherot, a mise en forts jolis vers, sans toutefois que la rime y gâte le charme de la prose : « Un pâtissier estant à confesse deuant son curé , il lui de- manda quel péché il avoit fait; il luy répondit que le plus grand péché qu'il eust jamais faiet, estoit un pot de cinq chopines. Le curé qui pensoit que celui-ci se moquoit, luy donna en pénitence de porter jusques à Pâques vingt-cinq febues à chacun de ses souliers. En ce temps-là reuenant se confesser, son curé luy demanda s'il avait accompli sa péni- tenee. Il répondit qu'ouy. Le confesseur en riant lui va dire :