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bureaux de se servir , avec la permission des magistrats, de ces moyens
innocents de secourir les pauvres , et de maintenir ces maisons de charité ,
qui étaient en danger de tomber; on fit choix de ceux qui devaient se char-
ger de l'exécution , et comme celle-ci qui fut proposée par l'hôpital de la
Charité, en 1699, et qui vient d'être tirée, me paraît l'une des plus régulières
que l'on ait faites, c'est celle que je considère comme un modèle le plus
exact qu'on puisse suivre.
   On commença par demander au roi la permission d'ouvrir cette loterie,
en lui exposant lés pressants besoins de cette maison, et en lui représentant
que l'étendue des charges de l'Aumône Générale avait inspiré aux Directeurs
de faire une seconde loterie. On remontra le secours qu'en pouvait tirer une
infinité de malheureux, l'exactitude et la fidélité avec laquelle avait été tirée
la loterie qu'on venait de faire. Toutes ces raisons persuadèrent le roi de la
permettre , ce qu'ils apprirent par une lettre du contrôleur général, l'un
des quatre secrétaires d'état.
   Il fut ensuite arrêté qu'elle serait de sept cent mille livres, dont il serait
levé quinze pour cent sur les quatre premiers lots, et dix pour cent sur
tous les autres.
   Pour remplir celle somme de sept cent mille livres, on fit cinquante
mille billets de quatorze livres chacun , dont mille seraient bons lots et les
autres quarante neuf mille de nulle valeur.
   Le bureau députa pour recevoir ceux qui voudraient prendre des billets
trois des administrateurs,
   M. de la Valette , président au bureau des finances de la Généralité de
Lyon , ancien prévôt des marchands et l'un des présidents de l'Aumône gé-
nérale , M. de Lafont, ancien échevin, et M. Trollier le jeune , banquier
en celle ville, qui s'étaut partagés entre eux les cinquante mille billets à
distribuer, prirent des registres chiffrés et paraphés par le lieutenant général
et par les administrateurs , où ils écrivirent les noms de ceux dont ils rece-
vaient l'argent , et le mirent, tous les huit jours, dans un grand coffre des
Archives de la Charité, dont chacun avait une clef différente, afin qu'il ne
put être ouvert que de tous les trois ensemble.
   On fit, en même temps, cinquante mille petits quarrés de papier d'une
même grandeur, sur lesquels s'écrivaient les noms, la sentence ou la devise de
ceux qui avaient donné de l'argent, et l'un des cinquanle mille numéros en
chiffre et écrit tout au long, pour éviter lès erreurs de compte , lesquels
billets étaient collés et mis dans une boite, et un semblable billet était dé-
livré à chacun de ceux qui avaient donné leur argent pour leur servir de
mémoire pour leur sûreté.