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 Reid l'avait été par celui de Hume, je l'ai vu disparaître
 devant l'examen de la nature des connaissances objectives
 généralement admises. » Tout ceci, on le voit, n'est qu'in-
 diqué par lui, et laisse à désirer bien des explications.
 Quoique qu'il en soit, en s'efforçant constamment de clas-
 ser les faits de l'intelligence selon l'ordre naturel, M.
 Ampère en vint aux quatre points de vue et aux deux épo-
 ques principales qui les embrassent, tels qu'il les a expo-
 sés dans la préface de son Essai sur la Philosophie des
 Sciences. Ceux qui ont fréquenté l'école des psychologues
distingués de notre âge, et qui ont aussi entendu les le-
 çons dans lesquelles M. Ampère, au Collège de France,
 aborda la psychologie, peuvent seuls dire combien, dans
 sa description et son dénombrement des divers groupes de
 faits, l'intelligence humaine leur semblait tout autrement
riche et peuplée que dans les distinctions de facultés, juste s
 sans doute, mais nues et un peu stériles, de nos autres
maîtres. Dès l'abord, dans la psychologie de ceux-ci, on
distingue sensibilité, raison, activité libre, et on suit
chacune séparément, toujours occupé, en quelque sorte,
 de préserver l'une de ces facultés du contact des autres,
de peur qu'on ne les croie mêlées en nature et qu'on
ne les confonde. M. Ampère y allait plus librement et
par une méthode plus vraiment natui-elle. Si Bernard de
Jussieu, dans ses promenades à travers la campagne, avait
dit constamment en coupant la tige des plantes : « Prenons
bien garde, ceci est du tissu cellulaire , ceci est de la fibre
ligneuse ; l'un n'est pas l'autre ; ne confondons pas ; le
bois n'est pas la sève ; » il aurait fait une anatomie , sans
doute utile et qu'il faut faire, mais qui n'est pas tout, et
les trois quarts des divers caractères, qui président à la
formation de ses groupes naturels, lui auraient échappé