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de l'en blâmer ? On se souvient encore , sans doute, des pué-
rilités qu'un feuilletoniste des Débats (1) écrivait bravement et
sur le Rhône et sur le chemin de fer de Lyon à Saint-Etienne.
Lequel des deux auteurs doit paraître le plus excusable ?
    Lyon dans son lustre (2) fut publié en 1656; l'auteur nous
 apprend qu'il n'écrivait qu'avec beaucoup de peine, et qu'il
lui fallait reprendre une lettre et cinq et six fois (3). Il a donc
bien raison de dire à son lecteur : « Juge par là de la diffi-
 culté que j'ai eue de venir à bout d'une centaine de pages (4). »
 Nous sommes étonnés d'un pareil aveu lorsque nous consi-
dérons combien est médiocre, en définitive* le résultat de
tous les efforts que faisait notre auteur. Son volume , assuré-
 ment, ne justifie pas les éloges que Charles Spon, son co-re-
ligionnaire , lui adressait dans ce quatrain :
              Lugduni miranda stylo tam divite pangis
                Tantœ ut materiœ par videatur opas
              Vis minor ergo tuis debetur gloria chartis
                Quam qualem augustum hoc possidet emporium.

   « Tu déroules dans un style si riche les merveilles de
« Lyon, que ton ouvrage semble égaler un aussi grand sujet.
« Tes écrits méritent donc presque autant de gloire qu'en
« a cet illustre marché. «
  Ce dernier mot est une allusion évidente à un passage
de Strabon, où cet auteur dit que Lyon se distinguait
par son commerce (5). Chappuzeau exprime en termes
fort pompeux la remarque du géographe: « Lyon, dit-il*

   (1) Jules Janin.
    (2) A Lyon , chez Scipion Jasserme , aux dépens de l'auteur, etin-4°. Le
litre de cet ouvrage a été défiguré par plusieurs bibliographes, et notam-
 ment par Barbier, qui s'est trompé aussi en écrivant Chappuzeau par un
seul p.
   (5) Avertissement.
    (4) Le volume en a XXIV et 112.
    (5) Geogr., liv. IV, c. 3.