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 à nous, par la littérature qui court, à l'invoquer comme pièce au procès.
 Nous passerons donc à M. Rénal et son pirate jésuite et son capitaine de vais-
 seau improvisé, le laissant aux prises , sur ce point, avec le spirituel repré-
 sentant de la littérature maritime à Lyon ; redoutable corsaire aux mains du-
 quel nous souhaitons à l'auteur de ne pas retomber quelque jour.
    Voilà , ce nous semble , une assez longue part faite à la critique ; mais, tel
 quel, nous le répétons , Emany n'est pas une o?uvre sans mérite. Paris nous
 gratifie chaque année d'une foule de romans inférieurs à celui-ci, sous le
 double rapport de l'invention et du style. Aussi notre opinion est-elle que le
 début de M. Rénal dans ce genre renferme des promesses d'avenir; on n'ac-
 quiert pas les qualités qu'il possède , et le travail peut donner celles qui lui
 manquent encore.                                                C. F .

ÉTUDE SUR LE TEXTE DES PSAUMES, par M. NOLHAC ; Lyon, Périsse,
  1837 , in-8° (tome n ) .
   M. Nolhac, savant et modeste hébraïsant, s'occupe, dans le silence, de
travaux graves et utiles, que des lecteurs frivoles n'aborderont guère. Il
faut pour cela bien du dévouement à la science , et ce dévouement, quand il
est éclairé, comme celui de M. Nolhac , nous paraît noble et louable. Déjà l'au-
teur de ces Etudes en avait publié de semblables sur le prophète Isaïe, et cet
ouvrage en 3 vol. in-8 a été bien reçu des savants. Les nouvelles Etudes expli-
quent parfaitement, à l'aide des recherches historiques et philosophiques
de l'auteur, les endroits les plus difficiles des belles odes du Pindare d'Israël.


LES GIBOULÉS DE MARS, poisson d'avril en onze morceaux, par MM. LABIÉ,
  Joanny AUGIEP, et EUGÈNE. A Lyon , chez l'éditeur et imprimeur Léon Boitel,
  1837 , in-8°.
   Une fois ce titre trouvé pour une représentation à bénéfice , la pièce a été
bientôt faite , et le bénéficiaire heureux de sa recette. Mais les auteurs! leur
cadre a emporté le fond. Leur vaudeville qu'ils avaient fait malin pour les en-
fants de la localité est resté incompris d'une partie du public , et il a été sifflé
par l'autre. Cette œuvre, malheureuse et languissante à la scène , amuse et
plaît à la lecture. Sauf quelques jeux de mots usés , quelques trivialités , elle
foisonne d'esprit et de verve. Les Giboulées de Mars, tombées sur le théâtre ,
viennent de se relever devant le tribunal de police correctionnelle , grâce au
génie inventif de M. Cbambard , inventeur de toutes sortes de choses et auteur
d'une plainte en diffamation qui ne manque pas d'être fort comique. Si
M. Chambard a voulu qu'on s'occupât de lui et de ses découvertes, il a réussi.
Sa dernière invention en vaut bien d'autres.               Léon BOITEL.