page suivante »
, 3D2 La Commission l'a donc proposé seulement p o u r la compagnie de discipline et pour la classe de punition du P é n i t e n c i e r , comme moyen de répression disciplinaire. M. le ministre de l'Intérieur qui à fait recueillir, près des gouvernements étrangers, tous les documents propres à éclairer sa religion, ne tardera p a s , sans douter à proposer aux Chambres un système complet sur les prisons. Nous aurons ainsi profité de l ' e x p é - rience de nos voisins, et si nous sommes arrivés plus t a r d , espérons qu'en échange, nous aurons fait mieux, et que nouspourrons, à notre t o u r , leur servir de mo- dèles. L. BONNARDET, Rapporteur. de Genève depuis dix ans pour vols graves et multipliés, et qui ne savait ni lire ni écrire en entrant dans la prison : « La peine la plus redoutée et la plus dure au cœur est un silence absolu dans toute l'étendue de ce terme. — Je Crois que cette privation produira des miracles sur un grand nombre de coupables. On peut l'appeler le grand remède; car si celui-là est sans effet, il ne faut plus rien espérer de celui qui l'aura pris infructueusement, car il est certain qu'il attaque vigoureusement l'esprit et le cœur.... Chère sœur, le calme, la paix régnent autour de moi. Veux-je écrire, lire, réfléchir, étudier et m'instruire, en un mot, tout est calme , rien ne m'inquiète. » Le même prisonnier écrivait à une autre personne un an après : « Le silence est l'orateur de la Divinité ; sa voix est un tonnerre qui proclame ses oracles jusque dans les replis du cceur coupable. Le silence est le pourvoyeur de l'imagination ; par lui les matériaux lui arrivent comme par torrents ; chez moi îls sont souvent trop abondants ; parfois ils bouleversent ma mémoire. En un mot, le silence est divin, il est le médecin du cœur gâté. » Quel sujet de graves et sérieuses réflexions!