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  cessaire, et l'établissement de cette caisse, rappelleraient les
  déserteurs à leur état, et engageraient beaucoup déjeunes gens
  à embrasser cette profession. Us savent bien qu'avec l'aug-
  mentation du salaire, le plus récalcitrant des ouvriers se fera
 raison sur la retenue qu'on lui fera du vingtième, et que
 jamais meilleure occasion ne se présentera pour établir cette
  caisse que celle de l'augmentation du prix de la main -d'Å“u-
 vre ; mais ils croient fermement que les deux sous par aune
 sortiront de leur caisse en pure perte pour eux. Les insensés!
 comment ne voient-ils pas qu'une augmentation de 2 sous
 sur 18 , est bien faible en comparaison du prix des autres
 main-d'œuvres, qui est doublé ; que cette augmentation est
 de toute nécessité pour la conservation de la manufacture,
 et par conséquent de leur état propre; que le retour de la
 mode aux étoffes de soie en soutiendra la valeur, et que les
 2 sous d'augmentation de fabrication se retrouveront facile-
 ment dans le prix de vente ; enfin que la caisse des artisans,
 en leur procurant des fonds à S pour 100 et en abondance.,
 doublerait leur masse d'affaires et les dédommagerait ample-
 ment de l'augmentation du prix de main-d'œuvre ; lors même
 qu'ils ne le récupéreraient pas à la vente, par la différence
 du taux de l'intérêt de l'argent, qui, depuis trois ans, a
 toujours été de 8 à 9 pour 100. Supposons à. 6 fr. le moyen
terme de la valeur de l'aune des étoffes de soie, 2 sous par
aune feraient 1 et 2[3 pour 100 d'augmentation , quand la
caisse ne leur procurerait des fonds qu'à 1 et 2(3 au-dessous
du taux auquel ils prennent des dépôts. Il est évident qu'ils
n'auraient ni perdu ni gagné ; mais si la caisse leur procure un
plus grand bénéfice dans le taux, il est clair qu'ils auront
gagné.
   Examinons maintenant les objections : nous dirons sur la
contrainte : qu'il faut forcer les hommes au bonheur puisqu'ils
ne sont pas assez raisonnables pour se le procurer eux-mêmes ;
qu'il est absurbe de prétendre que dans ce siècle , un artisan
ne puisse pas mettre 2 ou 3 sols par jour en réserve. Suppo-