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264 plus besoin de secours. Les autres mendiants en état de tra- vailler seraient mis dans des dépôts où leur travail suffirait pour les entretenir et par là la mendicité se trouverait ré- primée. Tout ce que nous venons de dire de l'influence de la caisse sur le commerce de la place est certain^ puisque à 10,000 actionnaires seulement, la caisse aurait près de 4 millions à faire valoir à la fin de la 5e année ; 8 millions à la fin de la 10 e ; 18 millions à la fin de la 20e et 69 millions à la fin de la 40 e . Peut-être s'élévera-t-il des objections contre ce projet, les uns crieront à l'injustice en disant qu'on ne peut pas forcer un individu à se priver pendant 40 ans d'une partie de son salaire ; les autres diront qu'il sera delà plus grande difficulté de faire cette retenue et de trouver à confier cette caisse à un particulier capable de fournir un cautionnement satisfai- sant. Des objections d'une autre nature pourront avoir lieu, telle'que celle ci : « n'est-il pas à craindre qu'en cas de ma- • iadie , l'ouvrier ne vienne faire des répétitions à la caisse , < « et qu'en cas de cessation de travail il n'y ait des rassem- « blemenls séditieux qui pourraient forcer la caisse à resti- « tuer la retenue ? » Avant de répondre, il est des dévelop- pements qu'exigent les localités et les circonstances dans les- quelles nous allons entrer ? La ville de Lyon possédait avant le siège 20,000 métiers d'étoffes de soie; à présent, il n'en existe que 6,000; et dans quelque temps , il n'en existera point, puisqu'il ne se fait point d'apprentis. Avec la fabrique d'étoffes de soie, dispa- raîtront la splendeur et la population de la cité Déjà le com- merce de roulage et d'entrepôt est considérablement dimi- nué ; les vexations des régisseurs de l'octroi ont fait porter le commerce à Châlons , dont le quai ressemble aujourd'hui au port de Marseille. Le reculement des frontières de l'Em- pire et la nouvelle route de Symphon tendent à faire de la ville de Lyon une ville intérieure qui aura infailliblement