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                          SONNETS.

                                I,
    Plus frêle que la fleur que le vent froisse et couche ,
    Dans les prés du vallon , à l'approche du soir,
    Quand vous allez bien lente au piano vous asseoir,
    Et que vous promenez vos doigts blancs sur la touche ,

    Un sourire si tendre enlr'ouve votre bouche,
    Vos cheveux en bandeau luisent d'un si beau noir ,
    Votre tête et vos yeux ont tant de nanchaloir,
    Que vous feriez rêver le çœnr le plus farouche.

    Un soir vous préludiez, je m'en souviens encor,
    Votre front était triste et triste votre accord;
    Et triste , j'écoutais votre note plaintive.

    On lisait à vos yeux quelque secret du cœur,
    Votre ame paraissait rêveuse et maladive,
    Oh ! vous étiez charmante et belle de langueur.

                               II,
23février 1836.
    Personne dans un bal ne danse mieux que vous,
    Ne valse, plus ardente , autour d'un cercle immense ,
    Ne penche mieux son corps sur un cœur en démence
    Et n'attire sur soi tant de regards jaloux !

    Avec tant de fraîcheur votre voix vibre en nous
    Que chacun applaudit nour quelle recommence,
    Et lorsque vaus chantez une triste romance ,
    Oh ! l'on voudrait pleurer, tant vos accents sont doux !

    Vous avez sur vos traits la blancheur de l'opale ,
    Mais qu'il est beau de voir sur un visage pâle
    Deux grands yeux noirs qui brillent de jeunesse et d'ardeur !

    Et l'on dit en voyant votre regard de flamme :
    » Oh ! quel trésor d'amour doit renfermer cette âme !
    » Que la fleur d'Italie épanchera d'odeur ! »