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           tira         SÃŽIBTOIBO


    A Mme M A R I E         »E     BEIMOOR.

Il est dans toute vie , il est une heure sainte
Où les doux souvenirs s'amassent dans le cœur ;
Mots d'amour, rêves d'or, innocente contrainte
Quand à la vierge aimée on parlait dé bonheur,
Aveux long-temps gardés et qu'on regrette encore,
Baisers pris en tremblant aux lèvres qu'on adore ,
Abeilles en essaim s'envolant dans les cieux,
Frissonnent dans notre ame et glissent sous nos yeux.

Alors nous rappelons notre première idole ,
Celle qui jeune encore, écouta là parole
Ingénue et menteuse à seize ou dix-sept ans :
Sa lèvre laissant voir l'albâtre de ses dents,
Ses cheveux noirs tournant sur sa tempe nacrée ,
Son front mat silloné d'une veine azurée ,
Le sourire engageant de sa lèvre de lait,
Le doux son de sa voix quand elle m'appelait,
Et son regard voilé, lorsqu'accoudé prés d'elle ,
Je cherchais dans ses yeux notre amour éternelle ,
Ou bien lorsque penché, les mains sur ses genoux ,
Je prenais un baiser et qu'elle disait : Vous ,
Et taisant la méchante et de sa main naïve
M'écartant, s'enfuyait innocente et craintive.
Toute elle comme hélas ! je l'aimais autrefois ;