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                              XII.


                     QUINGARNON.


   Les livres ne tirent pas toujours leur importance de leur mé-
rite réel ; c'est une valeur relative qui sauve de l'oubli beaucoup
de volumes insignifiants au fond , et qui leur donne du prix.
Quand ces livres conservent une page d'histoire, un trait de
mœurs ; quand ils ont le bonheur de se rattacher à quelque
beau monument, c'en est assez pour qu'ils doivent vivre et
être entourés de soins par les hommes amis des choses an-
 tiques. Du reste, telle est la nature bizarre de l'homme qu'il
fait beaucoup plus de cas des objets vils, mais rares, que des
objets précieux mais communs. On recherche un bouquin
rongé des vers ; on l'envoie s'endimancher et se rajeunir chez
Simier, et on l'étalé pieusement dans les rayons d'une ri-
che bibliothèque. Voilà le triomphe du vrai hibliomane ! c'est
son bonheur, c'est sa vie !
    A ceux qui voudront écrire quelque jour l'histoire de notre
magnifique primatiale de Saint-Jean, ou celle de l'église de
Saint-Paul, que Leidrade , archevêque de Lyon, citait déjà
 dans une lettre à Charlemagne , nous indiquerons deux opus-
cules presque introuvables , et qui dès lors, surtout avec la
rareté des matériaux deviennent très-précieux. L'auteur, le
 sieur de Quincarnon, escuyer, ancien lieutenant de cavalerie
et commissaire de Vartillerie, c'est le titre qu'il prend , nous
est tout-à-fait inconnu. Il écrivait dans la seconde partie du
 XVÃÃ> siècle, à une époque où la langue française s'enrichis-
 sait de chefs-d'Å“uvre. La lecture de ces deux opuscules ne