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tiesà l'extérieur, et regratté le petit dôme complété d'un cou-
 ronnement gracieux.
    J'aurai occasion de louer beaucoup M. Benoît, et je serai
juste envers lui. On pourra contester l'autorité de mes éloges,
comme on conteste souvent celle de mes critiques, mais on
ne pourra pas suspecter ma franchise.
   Je n'ai passé marché avec aucun architecte de la ville de
Lyon; je me suis imposé l'inflexible loi de dire à tous la vé-
rité, telle que je la comprends. Si je blâme M. Chenavard,
architecte du département du Rhône et professeur à l'école
royale des Beaux-Arts, de s'être rendu coupable de son bap-
tistère , dans l'église primatiale, je me plais à proclamer
que, depuis cette érection malheureuse, il a fait des pas de
géant dans l'étude du génie propre à l'architecture du moyen-
âge , qui a ses trois langues bien diverses, au XIIIfi5 au XIV0
 et au XVe siècles. Aussi, son plan de reconstruction de l'église
cathédrale de Belley m'a paru sagemeiit conçu, et je l'ai dit
dans mon bulletin monumental de l'Art en province (1). • Il —
y a loin, bien loin de ce plan , aux tours de Saint-Vincent,
de Chalon-sur-Saône. A Bourg, l'amour de l'art m'a rendu sé-
vère envers un jeune artiste, M. Bion, qui a osé introduire
dans une église où le marbre surabonde , une chaire de pisé,
de rognures de papier mâché, une chaire de carlon-pierre
enfin, misérable pastiche de ce que l'on appelle à Paris du
gothique, dès qu'on voit des lignes confuses, entortillées et
barbares.—Il y a des architectes qui trouvent détestables
toutes les restaurations monumentales qu'ils ne dirigent point,
et crient au vandalisme, dès qu'un de leurs confrères est
chargé de travaux importants. — Ce n'est pas avec de pareils
moyens que l'on met en progrès l'art dont l'accès doit être
libre pour tous. D'ailleurs, les architectes ne sont pas plus
stationnaires que les peintres : ils apprennent chaque jour,

   (1) Voyez l'Art en Province : 2 e livraison (2 e année), à Moulins, chez Des-
rosiers, éditeur de l'Ancien Bourbonnais.