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172 tiesà l'extérieur, et regratté le petit dôme complété d'un cou- ronnement gracieux. J'aurai occasion de louer beaucoup M. Benoît, et je serai juste envers lui. On pourra contester l'autorité de mes éloges, comme on conteste souvent celle de mes critiques, mais on ne pourra pas suspecter ma franchise. Je n'ai passé marché avec aucun architecte de la ville de Lyon; je me suis imposé l'inflexible loi de dire à tous la vé- rité, telle que je la comprends. Si je blâme M. Chenavard, architecte du département du Rhône et professeur à l'école royale des Beaux-Arts, de s'être rendu coupable de son bap- tistère , dans l'église primatiale, je me plais à proclamer que, depuis cette érection malheureuse, il a fait des pas de géant dans l'étude du génie propre à l'architecture du moyen- âge , qui a ses trois langues bien diverses, au XIIIfi5 au XIV0 et au XVe siècles. Aussi, son plan de reconstruction de l'église cathédrale de Belley m'a paru sagemeiit conçu, et je l'ai dit dans mon bulletin monumental de l'Art en province (1). • Il — y a loin, bien loin de ce plan , aux tours de Saint-Vincent, de Chalon-sur-Saône. A Bourg, l'amour de l'art m'a rendu sé- vère envers un jeune artiste, M. Bion, qui a osé introduire dans une église où le marbre surabonde , une chaire de pisé, de rognures de papier mâché, une chaire de carlon-pierre enfin, misérable pastiche de ce que l'on appelle à Paris du gothique, dès qu'on voit des lignes confuses, entortillées et barbares.—Il y a des architectes qui trouvent détestables toutes les restaurations monumentales qu'ils ne dirigent point, et crient au vandalisme, dès qu'un de leurs confrères est chargé de travaux importants. — Ce n'est pas avec de pareils moyens que l'on met en progrès l'art dont l'accès doit être libre pour tous. D'ailleurs, les architectes ne sont pas plus stationnaires que les peintres : ils apprennent chaque jour, (1) Voyez l'Art en Province : 2 e livraison (2 e année), à Moulins, chez Des- rosiers, éditeur de l'Ancien Bourbonnais.