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167 teneur, et où toutes les augmentations et réparations suc- cessivement faites au monument, sont encore visiblement écrites,comme autant dédales. Ainsi, l'aspect généralde Saint- Paul révèle l'architecture qui régna en France du Xe siècle jusqu'à la seconde moitié du XII e , et que l'on nomme byzan- tine, parce qu'elle appartient à l'école grecque du Bas-Em- pire. Ce temple est surtout remarquable par la régularité de son plan, par sa disposition intérieure et par son dôme du plus délicieux motif. Durant l'époque des saturnales révolu- tionnaires , il servit de dépôt de salpêtre, et l'action corrosive d'un sel a continué le vandalisme des architectes. Quand il fut rendu au culte, l'eau y tombait de toute part ; des infil- trations se formèrent dans les murs, et produisirent cette humidité qui suinte partout dans l'édifice, et que l'art fera difficilement disparaître , vu la position peu ventilée que Saint-Paul occupe du côté du sud. Une nef composée de cinq travées (1) romanes dont les arcs ont perdu tout leur cachet architectural natif, deux bas-côtés, une croisée ou transsept et un chœur constituent l'édifice. La maîtresse-voûle est ogive, à arêtes croisées réunies par un fleuron de plâtre placé là par le sieur Degvi- nis. Le monument offre l'orientation normale, c'est-à -dire que le sanctuaire est tourné vers le Levant, d'où nous vint l'évan- gile. Depuis qu'un chœur a été ajouté à Saint-Paul, l'église a pris la figure d'une croix latine. Les deux croisillons offrent une disposition remarquable, fort rare, et que, dans mes nombreux voyages archéologiques, je n'ai encore rencontrée nulle part, c'est qu'ils présentent deux chapelles en cul-de- four, placées dans leur axe transversal, en sorte que l'édifice, avant l'augmentation du chœur, avait cinq apsides, dont la plus vaste était celle qui faisait face à la nef. Dans la branche de la croisée du côté de l'épître., il y a une autre chapelle placée en regard, mais sans voisine. Le chœur sur-ajouté (1) Ces travées sont inégales an largeur.