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163 H, HISTOIRE. L'église paroissiale de Saint-Paul est un des monuments les plus vénérables de la ville de Lyon ; il était naguère un des plus ignorés et des moins célèbres de la cité, et à peine quelques artistes doués de tact l'avaient-ils remarqué. — Ainsi l'on pourrait presque dire que Saint-Paul vient d'être découvert. Ce long oubli s'explique : l'édifice sert au culte pour la paroisse la plus pauvre de Lyon (1) ; il est noyé dans un cloaque, entouré de rues étroites, fétides, tortueuses, habitées par l'indigence ; un dépôt de morts qui., en été sur- tout, ajoute à l'insalubrité du quartier (2), touche aux murs de Saint-Paul ; tout concourt donc à rendre désagréable l'a- bord du monument. Voici à peu près le résumé de tous lea documents historiques qu'il m'a été permis de recueillir sur le passé de ce temple. Il fut bâti, en 540 , par saint Sacerdos , l'un des évêques les plus distingués de la ville de Lyon, oncle de saint Nizier, (1) M. le curé de Saint-Paul m'a donné l'assurance que sa paroisse est infiniment plus pauvre que celle de Saint-Georges. (2) Il existe dans la ville de Lyon, deux dépôts de morts : l'un pour les quartiers du midi, à l'Hôtel-Dieu ; l'autre pour les quartiers du nord, à Saint-Paul, dans une petite chapelle contigue au chevet de l'église. C'est dans ces dépôts que sont amenés les restes mortels des malheureux que leur fa* mille ne peut pas faire inhumer avec les cérémonies d'usage. Le prêtre se borne à accompagner le corps jusqu'à ce cimetière provisoire ; il récite* sur la dépouille, les funèbres prières que l'Église accorde à tous, et là finit son ministère envers le défunt. Le corps est ensuite porté dans un tombereau, aux fosses communes de la Madeleine, sans qu'un commissaire civil ni un prê- tre raccompagnent. — Je suis entré dans ces détails, parce que beau- coup de personnes ignorent, à Lyon, ce que sont lés dépots mortuaires.