page suivante »
131 gouvernée temporellement par des Compagnons du Roi ( Co- mités, Graphiones), titre que l'on traduisit d'abord en latin par Cornes, puis en vieux français par Cuëns ou Quëns , puis enfin par celui de Comte. Ce litre, donné au chef immédiat du territoire, fut bientôt attribué à la province même où il commandait, et celle-ci prit dès lors le nom de Comitatus Lug~ dunensis, ou Comitat lyonnais. Dans l'origine, les limites de ce Comitat furent, sans aucun doute, les mêmes que celles du Diocèse épiscopal de Lyon , lequel s'étendait de l'est à l'ouest depuis Nantua , q u i , au IXcsiècle , appartenait encore au Lyonnais , jusqu'au delà de Montbrisson , dans les montagnes de l'Auvergne , et du nord au sud depuis Gigny , dans le Jura , jusqu'à Saint-Etienne. Mais au Xe siècle , la circonscription politique du Comitat Lyonnais avait déjà éprouvé divers changements, et ses limi- tes territoriales ne répondaient plus comme auparavant à celles du Diocèse. Dans sa partie orientale il avait subi de notables réduc- tions. Le territoire du Val-Romay (Vallis Romana)où se trou- ve Nantua, formait avec le pays de Baugé (Pagus Balgiaci ou Bogarum) Un Comitat (Comitatus Varesind) distinct de celui du Lyonnais ; St-Claude (Sti-Eugendi de Conda) et Gigny dé- pendaient du Comitat d'Escuens ou de Scudingen. En revanche, ce Comitat s'était accru vers le Nord-Ouest de la portion du Beaujolais située entre Beaujeu et Framaye, comprise pour le spirituel dans le Diocèse de Maçon. Quant à la portion du mandement de Montbrisson dans le Forêts qui touche au Velay,ilest douteux si elle dépendait encore du Comitat d'Auvergne, ou si elle faisait déjà partie de celui du Lyonnais. Cependant elle appartenait certainement au royaume de Bourgogne jusqu'à la Dore. Ainsi, à l'avènement de Conrad le Pacifique (a» 937), le Co- mitat lyonnais (Comitatus, Provincia, Pagus Lugdunensis) comprenait, outre le Lyonnais proprement dit, la portion de la Bresse voisine de Lyon et le pays de Dow&es (arrondisse-