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126 Le portier le crut fou. Portier! tu le sais , et tu ne dis mot: sacrilège! lu répon- dras de ton silence devant les générations futures.— Et, s'élançant vers l'escalier, en trois bonds , il parvint an premier étage. Il sonna ; une fille vint ouvrir. Où est-elle ? demanda-t-il. Esl-ce Madame que vous voulez voir? Oui, oui ! La fille l'introduisit. C'était la même jeune femme. —Il la contemplait en si- lence. Puis-je savoir, Monsieur, ce qui vous amène, lui dit-elle.- Il s'agenouilla. Mais, Monsieur, de grâce , que voulez-vous ? Laisse-moi me fondre sous la puissance de ta beauté, s'é- cria Borromée. La jeune dame prit peur, car on lui avait conté d'étranges choses sur les saint-simoniens. Mon cœur implore un rayûn d'amour. Elle restait stupéfaite. Le père a réhabilité la chair, ajouta-t-il, et il se traîna à ses pieds, les baisant avec transport. La jeune femme voulut fuir, mais il lui barra le passage. Sortez , sortez, criait-elle. Tais-toi ! dit alors Borromée avec colère : je vois que tu es une de ces femmes à émotions factices , qui consultent la voix du monde pour s'épanouir ou se fermer Et moi , homme passionné et sérieusement passionné , je verrais im- punément sacrifier mon repos , l'avenir de ma vie entière, toute une destinée, grande peut-être, à une coquetterie sans but!... étrange dérision! pour un chatouillement de froide vanité, pour une stupide parade de mode, il sera loisible à une femme sans ame d'incendier mes sens , parce que la nature l'aura faite belle, de mêler son regard au mien, parce que son orgueil quête l'admiration, et de le mêler tellement