Revue du Lyonnais » série 1 - n°5 ( 1837 ) » pp.093

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  tre de rapporter sur quelles preuves autres que celles
  fournies par le ressort incompréhensible de la b a g u e t t e ,
  le bossu avait été condamné. Car, il ne faudrait pas que
  l'on s'imaginât que le corps d'un innocent passa au supplice
 d e l à r o u e , et qu'encore une fois la superstition et la justice,
 associées dans une œuvre odieuse de s a n g , eussent fait pous-
  ser ce long cri de malédiction qui unit la terre au ciel. Si
 le moindre soupçon m'en était venu , je n'aurais pas pris la
 plume pour remettre au jour les prouesses dn Dauphinois, ou
 je les aurais frappées du coup d'une autre lumière. J'ai an-
 noncé du merveilleux et non de l'horrible. Or, explique q u i
 pourra ces révélations de la baguette que les preuves acqui-
 ses dans le cours de la procédure criminelle ont entièrement
vérifiées et qui ont amené contre le bossu une condamnation
 dont je ne sache pas qu'aucun écrit du temps ait contesté
la justice. Au moment où les perquisitions d'Aymar l'attei-
gnirent, le bossu avait soutenu qu'il ne savait rien de relatif
au crime dont on lui p a r l a i t , et que jamais il n'était entré
à Lyon. Ce n'était de sa part qu'un mensonge : on ne tarda
pas à s'en convaincre. Chemin faisant, quand sous l'escorte
de la maréchaussée il revenait de Beaucaire , il fut reconnu
dans toutes les maisons où la baguette avait appris que les
complices du meurtre s'étaient arrêtés, et il se vit obligé de
convenir qu'il y avait mangé et bu ou couché avec deux au-
tres personnes. Ses propres déclarations vinrent ainsi confir-
m e r tout ce qu'avait avancé Aymar sur la fuite et les étapes
de route des trois coupables. Aux charges déjà graves que
ces premières circonstances faisaient n a î t r e , se joignirent
plus tard les aveux du bossu. Cherchant seulement à atténuer
la part qu'il avait prise à l'assassinat et au v o l , il confessa
qu'il avait été présent à l'exécution de ces deux crimes , e t
prétendit que ses deux complices, dont il fit connaître les
noms , avaient tué l'un le vendeur de vin et l'autre la femme.
« Sa confession , lit-on dans un écrit du temps , s'est trou-
« vée si conforme à tout ce que la baguette avait i n d i q u é ,