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corps des bâtiments de l'Arsenal éboulèrent, Les eaux s'étendirent sur la
place Confort et Bellecour, dans toute la rue de Flandre et dans plusieurs
autres, voisines de cette rivière. Heureusement le Rhône ne crut pas égale-
ment : car si ces deux rivières eussent donné à la fois, toute la par-
tie de la ville qui en est environnée , eut été submergée. On plaça alors
sur la face de la seconde maison du quai St-Vincent, en allant du pont à
Saint-Benoit, une inscription qui marquait la hauteur à laquelle montèrent
les eaux (1).
   M. l'archiviste Godemard nous a communiqué , au sujet de celte inonda-
lion , la note suivante trouvée dans des papiers appartenant à l'ancienne
et primitive église des Grands Augustins. Nous la transcrivons :
   Le 27 septembre 1602 , la Saône a été jusqu'aux dégrés de la grande
porte de l'église (des Grands Augustins ) entrant presque au cloître de devant
et le samedi ensuivant, le lendemain dudit vendredi, sur la minuit dudit
samedi, elle entra dans le cloître jusqu'à genou et daus l'église jusqu'au
premier degré des deux qui sont dessous la lampe qui est devant le garnd
autel. La maison eut pour conseil de ne rien bouger de la maison. Ce que
nous fismes. Les tombeaux (caveaux) de notre église s'enfoncèrent dedans
terre et les fallut relever et raccomoder. Dieu soit loué du tout.

                                         1608.
   L'année 1608 : fut remarquable par le froid extrême qui se fit sentir : il
avait commencé à devenir très-âpre le jour de saint Thomas auparavant, et
dura plus de deux mois sans s'adoucir qu'un jour ou deux : il glaça toutes
les rivières, gela toutes les jeunes vignes, tua plus de la moitié des oiseaux
et du gibier à la campagne, grand nombre de voyageurs par les chemins, et
près de la quatrième partie du bétail dans les étables, tant par la rigueur
du temps que par le défaut de fourrages (1).
  Mézerai dans son Histoire de France a consigné cet événement. Le dégel,
dit-il, ne causa pas de moindres dégâts qu'avait fait le grand froid; ce
qui arriva à Lyon est une merveille qui mérite d'être rapportée. "Il s'était
accumulé des montagnes de glaces sur la Saône, et surtout devant l'église
de l'Observance : toute la ville tremblait de peur qu'en se détachant elles ne
vinssent à emporter le l'ont de Pierre. Aussitôt on se hâta de le charger
de tous les fardeaux qui pouvaient le rendre capable de résister à la violen-
ce do choc. Dès lors, toute communication fut fermée entre les deux parties


  ( i e t a ) V o y e z SCITE DES EPOQUES REMARQUABLES ET DES EVENEMENTS SINGULIERS DE LA
VILLE DE LYON DE 1600 A 1643 ; par D. Thomas. REVUE DU LYONNAIS tome 1 , page 56".