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lâtre contrastant avec l'insouciance la plus honteuse. Ces
réflexions, vous les avez faites aussi sans doute ; mais elles
ne vous suffisaient point; vous avez compris qu'il fallait dé-
truire le mal à sa racine ; vous en avez senti la nécessité.
Cette tâche était difficile à remplir, et d'autant plus difficile,
qu'elle présentait de grands obstacles à vaincre; il n'appar-
tenait donc qu'à des cœurs dévoués, forts de bonne volonté ,
et se déclarant protecteurs de l'enfance, d'être appelés à une
aussi belle, à une aussi noble mission. Vos intentions phi-
lantropiques ont été au-dessus de tout éloge; elles ont eu
pour résultat une idée grande et à jamais mémorable, celle
de créer des établissements auxquels on a donné à si juste
titre le nom d'Asiles pour l'Enfance.
   Nommé par le comité central aux fonctions de médecin
chargé de la surveillance sanitaire de l'un de ces établisse-
ments , celui des Cordeliers, elle m'a imposé le devoir de lui
présenter mes observations ; je me suis imposé à moi-même
celui de ne lui eu faire que de convenables et d'utiles. Telles
sont, Messieurs, les intentions avec lesquelles je viens au-
jourd'hui vous faire connaître la situation de cet Asile depuis
sa fondation jusqu'à ce jour.
   Le 1 er novembre de l'année 1834 a été l'époque fixée pour
l'ouverture de l'Asile des Cordeliers, celui sans contredit
qui par sa position au centre de la ville, dans un quartier
populeux, et je dirai presque exclusivement habité aujour-
 d'hui par la classe ouvrière, devait être le plus fréquenté,
celui qui devait offrir le plus de facilité aux étrangers qui
 désireraient le visiter. Pour remplir les obligations auxquelles
je m'étais engagé, je dus examiner tout ce qui pouvait con-
tribuer à l'entretien de la santé des enfants qui devaient y
être admis, et ce ne fut pas sans une bien douce satisfaction
que je passai en revue tous les préparatifs faits dans cette
 intention, tenant compte toutefois des difficultés que l'on
avait rencontrées dans le choix d'un local mieux situé, mieux
 aéré, en un mot plus propre à remplir le but qu'avait dû se