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217 de ses proches. Mais ce besoin d'éclaircissements ne put être satisfait, car ceux que l'on interrogeait n'en savaient pas plus que les interrogateurs et le combat était déjà engagé sur dif- férents points que, sur les points opposés, un grand nombre de citoyens n'en étaient pas instruits et, se plaisant encore à croire qu'il n'aurait pas lieu, furent surpris loin de leur de- meure où il leur devint impossible de rentrer, tant furent prom- ptes la conflagration, la prise d'armes et l'interception de toute communication. (1) A 9 heures, j'étais sur la place St-Jean. Quelques soldats , bien faibles, au milieu des flots tumultueux qui les pressaient, furent, en ma présence, repoussés et désarmés en partie. Des ouvriers se firent un trophée de leurs fusils qu'ils portaient la crosse en l'air. Je ne fis qu'entrevoir quelques autres scènes qui se passaient non loin de là ; pressé que j'étais de me ren- dre à mon domicile, je m'acheminai rapidement vers la place des Cordeliers. Un spectacle plus effrayant m'y attendait, le cri : Aux armesl y retentissait d'une façon lugubre ; la populace se précipitait, s'emparant de vive force de tout ce qui pouvait servir à for- (1) A dater de ce moment et pendant toute la durée de la lutte, l'appa- rition sur la yoie publique de tout individu qui ne portait pas l'habit mili- toire, mettait son existence en péril; l'impossibilité de reconnaître, sous le vêtement bourgeois, l'homme paisible du factieux, obligeait les soldats à traiter en ennemi quiconque n'était pas revêtu de l'uniforme. C'est à cette cruelle nécessité où il se trouvait qu'il faut attribuer la mort malheureuse d'un certain nombre de personnes inoffensives qui ont été tuées dans les rues par suite de l'erreur que je viens de signaler. D'un autre coté aux yeux des insurgés, si l'on se montrait couvert, non seulement du costume militaire, mais encore d'un costume civil, un peu dé- cent, on était en état de suspicion et en butte à la fusillade. On conçoit d'après cela, quels dangers couraient de toutes parts, les bons citoyens et l'on s'explique, en les relevant aussi de l'injuste accusation portée contre eux jusqu'à la tribune nationale, comment le soin de leur conservation les a mis dans l'impossibilité de se réunir pour opposer une digue au torrent et concourir à mettre promptement un terme à la révolte.