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— 109 — iceulx justiciers de privation des droicts de justice et plus grande peyne s'il y eschet et des contraventions si aucunes se font sera informé par les baillifs, seneschaux ou leur lieutenant à la dilligence des substituts du pro- cureur gênerai du Roy J ». Jeudi 22 août. — Le Président Forget donne lecture d'une lettre du Maréchal d'Ornano2 à laquelle il répondra personnellement, « n'aiant la compagnie acoustumé d'escripre » : « Messieurs, aiant sceu vostre arrivée à Lion depuis quatre ou cinq jours j'estymerois faire une grande faulte si je ne vous visitois par ceste mienne et vous offrir comme je fais tout ce qui dépend de ma charge tant pour vostre service particullier que pour le gênerai de vostre compagnie vous adviserez donc messieurs de me depar- tyr vos commandements en ce que vous me jugerez propre avec asseu- rance que vous ne les sauriez commectre à personne qui les effectue avec plus de fidélité et affection que je feray. En attendant cet honneur de vous je prie Dieu vous donner Messieurs en très parfaicte santé longue et très heureuse vie. A Moras, ce 21 août 1596. Vostre très humble et plus affec- tionné serviteur ». Dans cette séance la Cour ordonne à Jacques Cotton, élu en Forez, de payer la somme de 3.500 écus, sur la requête de Miglio et Compagnons, marchands fréquentant les foires de Lyon, et suivant arrêt du 13 fé- vrier 1596; « faulte de ce faire il y sera contraint par toutes voies deues et raisonnables mesmes par prison ». La Cour ne siège pas du samedi 24 au mardi 27, le samedi étant la fête de saint Barthélémy et le lundi celle de saint Louis qui tombait le di- manche. 1. Dans le ms. fr. 16508 de la Bibl. nat., p. 193-288 (ancien fonds Harley 63), il est cité à la même date une ordonnance de la cour qui enjoint à tous les officiers de justice du ressort des grands jours d'avoir recours à « tel nombre d'archers, gens de guerre et aultres qu'ils verront nécessaires » pour mettre à exécution les décrets et prises de corps décernés contre les accusés, et aux gouverneurs, maires et échevins de faire mener le canon devant les places et châteaux de ceux « qui tiendront fort contre la justice et favoriseront les dicts accusés ». Cf. Arrest de la cour des Grands jours à Lyon, du 21 août 1596 ; Lyon, 1596, in-8,6 pages. 2. V. sur le maréchal Alphonse d'Ornano, lieutenant général en Dauphiné : H. d'Ornano Marte, del capitan Biassino L. detto Alcione di Occhiatana di Balagna Corso ; Bordeaux, Arnauld Du-Breuil, 1602, in-8°, p. 128 et suiv. sur son entrée à Lyon et sa prise de possession de la ville au nom d'Henri IV, en 1594,