page suivante »
— 98 —
tenir l'audience, et aussy pour recongnoistre les logis qu'il vous plaira nous
donner ».
La municipalité avait reconnu que le couvent des Carmes serait le lieu
le plus convenable pour cette assemblée. Ce couvent *, aujourd'hui détruit,
était situé au faubourg Saint-Vincent, près des fossés de la Lanterne (région
actuelle de la place de la Miséricorde), il portait le nom de couvent des
Grands Carmes des Terreaux ou Carmes de l'ancienne Observance. Il avait
été construit en 1303 ; ses religieux, qui étaient au nombre d'une quaran-
taine, avaient été expulsés le 30 avril 1562 par les Huguenots et ils n'y
étaient rentrés que le 3 juillet 1563. Il s'étendait sur un tènement assez
vaste, borné à l'est par la rue Sainte-Catherine, au midi par les fossés de la
Lanterne, Ã l'ouest par la rue des Grandes-Auges, devenue plus tard la rue
des Bouchers, au nord par la vieille rue des Auges. Son église ne fut démo-
lie qu'en 1792 et les restes de nombre d'immeubles du couvent sont encas-
trés dans les maisons modernes du quartier de la Martinière ou ont servi Ã
leur édification. Les membres de la cour furent logés dans le bâtiment qui
prit plus tard le nom de logis des évêques, domus episcopalis ; il était situé au
couchant du couvent et à l'est de l'ancienne rue des Auges ; il fut démoli de
1754 Ã 1758.
La comptabilité de Guyot de Masso, receveur des deniers communs,
dons et octrois de la ville, nous renseigne sur l'organisation matérielle des
locaux et sur les frais 2. Pelègre Bourdet, maistre charpentier de la ville fera
poser « les deux barreaux pour ladicte séance, l'ung à la grand salle de
l'audiance et Paultre à la chambre des Tornelles, le tout bon boys sappin » ;
il disposera « les bureaux nécessaires es dictes deux chambres », il est
chargé de travaux de consolidation de la chambre de la Tournelle. Il con-
fectionnera une table à six tréteaux pour le greffe criminel, il « fournira les
traps et postz pour faire le four du pâtissier de la dicte cour »; au greffe des
présentations il fera deux petits bureaux avec un petit banc et « mettra des
1. Brouchoud, Histoire du couvent des Grands Carmes de Lyon (Revue du Lyonnais, 1888-1889, 5e s.,
VI, 163 et VII, 104). Cet article contient un dessin représentant le Conventus Carmelitarum Lugiuni, d'après
le dessin original conservé aux archives de l'ordre des Grands Carmes au Couvent de Sainte-Marie Trans-
pontine à Rome. Voir aussi le grand plan scénographique de Lyon qui est aux Archives municipales et dont il
y a eu de nombreuses reproductions (Braun, Menestrier, etc.).
3. Archives municipales, CC 1465. — V. aussi ibid., BB 133.