page suivante »
— 27 — r Clermont . En même temps, il renversait les murs du cloître Saint-Jean, de l'autre côté de la Saône, et doublait la montée du Gourguillon, accessible seulement aux piétons et aux bêtes de somme, d'une route carrossable, la montée du Chemin-Neuf 3 . Ces travaux, accomplis presque exclusivement au détriment des cou- vents, sont comme un prélude à la vente des biens nationaux. D'autre part, il est intéressant de constater que des préoccupations analogues à celles du baron des Adrets devaient amener, trois siècles plus tard, les bouleverse- ments dont Lyon fut le théâtre sous le second Empire. Ceux que fit exécu- ter des Adrets, bien que moins connus, furent en somme aussi considéra- bles. En même temps qu'ils servirent « pour la commodité des marchan- dises qui arrivaient et pour l'embellissement de la ville », ils aboutirent à la disparition des derniers restes du vieux Bourg Chanin, et quand la place Bellecour, négligée pendant un demi-siècle, eut été plantée de trois cents tilleuls sous Henri IV, quand les terrains voisins eurent été ven- dus et bâtis, quand, en 1617, l'hôpital de la Charité commença à s'élever au sud-est de la place, sur les dessins d'Etienne Martel lange, Lyon se trouva doté d'un nouvel et magnifique quartier. Cet accroissement remarquable de la ville du côté du sud ne fut pas le seul. L'effort des Lyonnais du xvir3 siècle se porta encore ailleurs : dans le vieux bourg de Petestroit où la reconstruction du collège de la Trinité sur un plan plus vaste, à partir de 1607, transforma l'espace compris entre les rues Petestroit (Bât-d'Argent) et Gentil ; sur les terrains vagues créés par le comblement des « grands terreaux de la ville » et utilisés d'abord comme marché aux pourceaux et champ de tir à l'arbalète, où la construction par Simon Maupin d'un nouvel hôtel de ville avec jardins descendant au Rhône 1. Ces deux rues correspondent à la partie de la rue de l'Hôtel-de-Ville actuelle comprise entre la place des Terreaux et l'abside de Saint-Nizier. 2. A défaut d'un ouvrage spécial sur les conséquences artistiques et topographiques de l'occupation protestante, qui reste à faire, voir : i° Sur la mutilation des monuments, Destruction de l'église Saint-Just, du cloître et de la partie du faubourg par les protestants en 1562. Enquête et procès-verbaux, Lyon, 1878 ; Niepce, les Monuments d'art de la primatiale de Lyon détruits ou aliénés pendant l'occupation protestante, Lyon, 1881 ; et les curieuses gravures du de Tristibus Gallix représentant la destruction de Saint-Irénée et de Saint-Just et la mutilation de la façade de Saint-Jean (Bibl. de la ville de Lyon, ms., 156 ; éd. Cailhava, Lyon 1840). 20 Sur les travaux publics : Vermorel, Historique et statistique des voies publiques..., p. 210 et suiv. (Arch. mun., ms.). Raverat, Notre vieuxLyon, Lyon, 1881, p. 61-62. — A lire M. Vermorel, on croirait que les protestants, même en démolissant Saint-Just, n'ont fait qu'exécuter les projets du consulat ; l'exagération est évidente.