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— 29 — la ville en 1557 ; la place Confort (des Jacobins), ouverte entre 1556 et 1567 sur l'ancien cimetière des Jacobins pour en faire un marché public ; la place du Port-du-Roi, tracée en 1562 à travers la maison noble de Rontalon et sur l'ancien champ de vigne de la Sommasse pour continuer la place Belle- cour jusqu'à la Saône ; la place des Terreaux disposée devant la façade du nouvel hôtel de ville l. Le pont du Rhône, tout en pierre cette fois et long de 526 mètres (contre 275 aujourd'hui) avait été terminé en 1560, et son modeste hôpital, magnifiquement rebâti à partir de 1622, était devenu le grand Hôtel-Dieu. Enfin sur la Saône furent jetés, de 1634 à 1639, deux nouveaux ponts en bois : le pont de Bellecour (aujourd'hui pont de Tilsitt) et le pont Saint-Vincent2. Il nous est facile de constater les modifications ainsi survenues et d'ap- précier leur effet sur la physionomie de Lyon, en considérant une nouvelle série de gravures, plus importante encore que celle de 1550 : vue panora- mique (1625), petit plan (vers 1630), grand plan de Maupin (1659), gravu- res d'Israël Sylvestre (vers 1650) 3. Ces estampes assemblées offrent à nos yeux, dans un cadre d'une majesté incomparable, une belle et noble cité. A l'horizon, Fourvière, la Montagne Sainte, la Croix-Rousse, apparaissent avec leurs champs semés de bouquets d'arbres, d'où émergent la chapelle *& de la Vierge, les églises Saint-Irénée et Saint-Just en reconstruction, les clo- chers et les toits des nouveaux couvents. C'est l'asile de la prière. Au pied de Fourvière s'allonge le quartier Saint-Jean avec la façade de ses maisons baignant dans la Saône, et derrière cette façade, les rues de l'intérieur, étroites et obscures. Quartier du commerce qui en annonce un autre, celui 1. Sur l'origine de ces diverses places, v. Vermorel, Historique et statistique des voies publiques ...,passim ; et, pour la place Confort ou des Jacobins, le ms. des Arch. mun. du même auteur intitulé Section des Terreaux à Bellecour, p. 863-896, qui renferme un historique intéressant de cette place et de ses monuments. 2. Les contrats passés par la ville avec Christophe Marie, entrepreneur général des ponts de France, sont respectivement de 1634 pour le pont de Bellecour, et de 1637 pour le pont Saint-Vincent (Grisard, 0. c, p. 136). 3. Sur la vue et les deux plans de Maupin et les gravures de Sylvestre, voir Grisard, 0, c, p. 117 et suiv., et M. Audin, Bibliographie iconographique du Lyonnais, t. II, fasc. I, p. 18-26. — Du grand plan, dont Gri- sard fait avec raison un éloge enthousiaste (p. 131-133), il n'existe plus qu'un exemplaire connu, qui se trouve aux archives municipales et n'a jamais été reproduit ; mais il en a été donné, en 1700, une inté- ressante réduction au grisé par de Fer (Audin, o. c, n° 109). D'autre part, ce plan a été, comme celui de du Cerceau au siècle précédent, réédité dans la suite avec quelques modifications, notamment en 1694 par les frères Langlois et en 1714 par Froment (cf. Grisard, 0. c , p. 140-143 ; Audin, 0. c, n os 110 et 114), Il existe un exemplaire du plan de Froment à la Bibliothèque de la ville de Lyon, n° 110.