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 Inutiles changements ; le pont, qualifié en 1313 de « travail sans fin »,
 n'avance pas. La ville, croyant mieux faire, prend la conduite des opéra-
 tions, leur attribue les crédits affectés traditionnellement à la fête des Mer-
 veilles * ; mais les inondations font rage et, quand le moyen âge prend fin,
 l'œuvre du pont du Rhône est représentée par un pont à l'existence précaire
 et par un modeste chantier avec une chapelle et un petit hôpital desservis
 par quelques religieux 3.                            ~
       En 1320 du moins, Lyon a obtenu, grâce à l'appui du roi de France, sa
liberté, et devant Saint-Nizier, la chapelle Saint-Jacqueme, berceau de
 Lyon bourgeois et municipal, servira désormais de lieu de réunion au
consulat « pour y traiter les négoces et affaires de ladite ville et université ».
Mais là encore, quelle déception ! Les Lyonnais n'ont pas pensé qu'en
entrant dans le royaume de France, ils devenaient le boulevard de ce
royaume vers le sud ; surtout ils n'ont point prévu et ils ne pouvaient pré-
voir qu'une guerre interminable allait éclater dix-sept ans après entre la
France et l'Angleterre et faire refluer dans leur voisinage ces bandes redou-
tables de soldats-brigands que les contemporains appelaient des routiers et
qui reçurent dans le Lyonnais le nom de Tard-Venus. Aussi bien le commer-
ce et l'industrie, au lieu de prendre l'élan auquel on pouvait s'attendre
depuis que Lyon était redevenu un passage, se trouvèrent arrêtés, et après
la terrible «émotion» provoquée en 1362 par la bataille de Brignais, toutes
les ressources des habitants furent employées, non pas à construire de
nouvelles maisons ou à ouvrir de nouvelles boutiques, mais à couvrir la
ville de fortifications 3.
      Il n'existe pas plus de plan ou de description autorisée de Lyon pour le
moyen âge que pour l'époque romaine ; car le sceau de 1271, où figurent de

      1. La fête des merveilles, dans Biblioth. hist. duLyonnais, p. 174-175.
      2. L'histoire du Pont du Rhône est bien connue aujourd'hui grâce aux travaux de Vermorel, Histoire et
statistique des voies publiques..., p. 991-1158 (Arch. mun., ms.)., et de M. C. Guigue, Recherches sur Notre-
Dame de Lyon, Lyon, 1876.
      3. Le 15 juin 1363, les maîtres des métiers demandent la suppression de la fête des merveilles, conside-
ratis periculis cottidie evenientibus et considerato quod inimici sunt super diocesim ; ils renouvellent leur requête
le 11 juin 1383, disant que la ville est entourée de gens d'armes qui commettent de nombreux méfaits
 (Biblioth. hist. duLyonnais, p. 174-175). —Sur la condition de Lyon à partir de ce moment, voir Gûigue,
Registres consulaires de la ville de Lyon ou Recueil des délibérations du conseil de la commune de 1415 à 1439,
Lyon, 1882. Cf. Clédat, Lyon au commencement du xv siècle d'après les registres consulaires (Annuaire de la
Faculté des lettres de Lyon, 1884).