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       Le cadre intérieur du tableau central est aussi un double filet noir ; un
 troisième filet pareil existe à la base, avec deux brefs retours verticaux. Les
 figures sont posées sur un terrain inégal. Au premier plan, à notre gauche,
 un enfant nu, ailé, l'Amour, se présente la poitrine et le visage de trois
 quarts, le pied gauche en avant, les deux bras étendus vers la taille de son
 adversaire ; à droite, Pan, barbu, cornu, capripède, le dos de trois quarts, le
visage de profil, le pied gauche en avant, la main gauche ramenée sur les
reins et attachée par un lien qui fait le tour de son corps, atteint de sa main
droite l'épaule de l'enfant. Au deuxième plan, un peu à gauche de l'Amour,
se dresse un hermès, le front ceint d'une bandelette dont les bouts retom-
bent sur sa poitrine ; un peu à droite de Pan, Silène, vu de face, la tête
couronnée de feuillage, pampre ou lierre, la barbe grise, le torse nu, les
jambes drapées dans un manteau que supporte son bras gauche, tient dans
sa main gauche une palme et du bras droit, étendu horizontalement au-des-
sus de Pan, fait un geste d'exhortation. Le haut du tableau, dans son milieu,
est décoré d'un demi-médaillon circulaire contigu au cadre, renfermant une
face de bélier, et d'où pendent, flottants, les deux bouts d'une bandelette.
      2. Dans quelle mesure cette mosaïque a-t-elle été restaurée? Des
textes et des images vont nous l'apprendre. Examinons d'abord la planche
V d'Artaud r , dessinée en 1815, lorsque le pavement était encore à sa place
primitive. Avant cette planche, qui est une image d'ensemble, il n'existait
qu'une reproduction partielle, la gravure de Spon 3, représentant avec une
exactitude approximative le tableau central intact, et plusieurs répliques de
cette gravure, l'une 3fidèleau point d'avoir gardé les inscriptions ajoutées
par Spon sur le cadre, en haut la légende Musivum antiquum Lugduni apud
D. Cassaire, en bas les noms qu'il attribuait aux personnages, Herma,
Genius, Satyrus, Silvanus ; les autres 4 sans ces inscriptions. La planche
d'Artaud 5 nous montre, elle aussi, le tableau central intact, de même

     i.Fig.5.
      3. Recherches..., p. 27 ; Miscellanea..., p. 15 et 38.
      3. Colonia, Histoire littéraire..., I, p. 339.
      4. Montfaucon, V Antiquité expliquée, 3 e éd., Paris, 1732 ; I, 2e partie, pi. CLXXVII, n° 4 ; Bergier,
Histoire des grands chemins de l'empire romain, éd. de Bruxelles, 1736, I, p. 191 ; Ciampini, Opéra, Rome,
1747,1, pi. XXX,fig.3 ; cf. p. 8i, col. 1.
      5. Reproduite partiellement en noir dans Steyert, ouv. et pass. cités (le tableau central, les caissons qui
le flanquent, une rangée de caissons au dessus, deux au dessous, pas de rinceau).