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teste pas cette fois de la rigoureuse exactitude de son dessin J ; nous allons
fournir la preuve qu'il est sérieusement inexact ; nous allons trouver dans
cette inexactitude certaine l'explication vraie des différences. Artaud en a
imaginé pour le public une autre explication qui lui épargnait un aveu trop
pénible pour son amour-propre.
      C'est Belloni lui-même qui dénonce l'infidélité de l'image. Il avait vu
la mosaïque Cassaire à la montée du Gourguillon, lors de ses voyages pour
l'enlèvement et la repose de la mosaïque Macors. Il se souvient, dit en
substance sa lettre au maire plus haut citée 3, que tout un côté de la bordure
était enterré dans le mur, tandis que la gravure de M. Artaud montrait
cette bordure entière ; il se souvient qu'en outre plusieurs lacunes exis-
taient dans diverses parties du pavé, comme dans le milieu du tableau et
dans le centre (?) 3 de quelques rosaces ; que la mosaïque dont on lui
propose la restauration, était en somme, plus dégradée que la mosaïque
déjà restaurée par lui. Le témoignage de cette pièce inédite s'accorde si bien
avec celui d'une seconde image 4 du pavement non restauré, qu'il garantit
la ressemblance de celle-ci. C'est un dessin-aquarelle anonyme que j'ai en
ma possession, provenant de la collection Grisard. Le dommage figuré y est
sensiblement plus grave que dans la planche d'Artaud. Un trait oblique à
peu près droit, au-delà duquel le dessinateur n'a pas même indiqué le
ciment de support par la teinte rougeâtre dont il se sert ailleurs, coupe la
mosaïque dans le haut, de sorte que l'angle gauche et presque tout le petit
côté supérieur de la bordure manquent. Ce trait n'est autre chose que la
limite de la maçonnerie dans laquelle, d'après Belloni, était enterré tout un
côté de la bordure. Au-dessous, la surface nue, mais teintée, représente une
lacune plus large et plus longue que la brèche d'Artaud. Elle intéresse non
pas huit, mais douze panneaux. Trois, et non pas deux, manquent totale-
ment : I, i ; II, i ; III, i ; six sont détruits à très peu de chose près : I, 2 ;

      i. Mais Cochard, Description historique de Lyon, 1817, p. 298, s'en porte garant : « (M. Artaud) l'a fait
graver avec la plus grande exactitude ». Comp. Indicateur de Lyon, 1810, p. 12 : « M. Artaud grave dans ce
moment (cette mosaïque)... avec beaucoup de soin et d'exactitude ».
      2. Lettre du début d'août 1820 : « Depuis plusieurs années je connaissais le pavé antique en mosaïques
représentant le combat de l'Amour et du dieu Pan, qui se trouvait à Lyon à la montée du Gourguillon... ;
... quoique j'aie vu cette mosaïque plusieurs fois pendant mon séjour à Lyon... *.
      3. Belloni a écrit ceintre. La correction cintre n'aurait pas de sens.
      4. Fig. 6.

    Rev. Lyon.                                                                                        4