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— 82 — des sciences et des arts en Morée, et, en particulier, sur les travaux de la section dirigée par le colonel Bory de Saint-Vincent, le naturaliste bien connu. De son côté, Vietty n'était pas resté inactif, comme le prouve le rapport suivant de Raoul Rochette (13 avril 1832). « La commission de l'Institut, consultée sur le mérite des travaux de M. Vietty, s'est empressée de répondre à l'invitation qui lui avait été adres- sée par M. le ministre du commerce. MM. Percier et Huyot, commissaires de l'Académie des Beaux-Arts, à qui cet examen avait d'abord été renvoyé, se sont réunis avec MM. Raoul Rochette et Hase, commissaires de l'Acadé- mie des Inscriptions. Les travaux effectués par M. Vietty pendant un séjour de trois années en Morée consistent en notes et observations de toute espèce, écrites sur les lieux mêmes, déposées dans un grand nombre de volumes accompagnés de plans, cartes, esquisses ou vues plus ou moins terminées, de manière à offrir un vaste et curieux ensemble de matériaux où la littérature et le dessin, l'art et la science, ont une part à peu près égale et dont le caractère général est essentiellement historique et archéologique. Le but principal des explorations entreprises par M. Vietty avec une persévérance et une activité vraiment bien dignes d'éloges, a été de retrou- ver, en 1830, le Péloponèse de Pausanias, en recherchant, en constatant, autant qu'il a été possible de le faire avec les moyens d'un seul homme, tout ce qui reste de souvenirs ou de monuments de la Grèce antique sur le sol de la Grèce moderne. Ce qu'il s'est proposé de faire et ce qu'il paraît avoir fait en grande partie, a donc été de reconnaître l'emplacement de toutes les villes et des monuments principaux signalés par les auteurs anciens, d'en relever au moins les traits les plus saillants par le moyen de la topographie et à l'aide de mesures architecturales, lorsque ces objets étaient inédits, plus généralement par des descriptions exactes des bassins variés de la péninsule et par des plans très détaillés et construits, à ce qu'il semble, avec beaucoup de soin et de conscience, d'en rapporter enfin toutes les inscrip- tions qui pouvaient se rencontrer. Il se flatte, et ce n'est pas sans grande apparence de raison, d'être le voyageur moderne qui connaît le plus complètement cette contrée fameuse et qui en a rapporté le plus de notions neuves et positives depuis les temps