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ristiques des saisons auxquelles Artaud les assigne. D'ailleurs, cette figura-
tion allégorique des quatre saisons serait, à ma connaissance, un cas sans
autre exemple. Le nombre des mosaïques où elles sont figurées symboli-
quement est très grand ; nous en trouverons deux dans la suite de ces
études J . Mais toujours ce sont des personnages qui les représentent, quel-
quefois en pied, le plus souvent en buste. Au delà du carré de torsade, et
seulement sur ses deux côtés verticaux, règne une large bande formée par
deux lignes contigùes de fleurs noires à quatre pétales ovales, posées en
biais, une croisette de quatre points rouges ornant les vides. Enfin, les
quatre faces ont pour bordure une tresse en chaînette 2. Si l'on s'en rap-
porte à la planche VI d'Artaud 3, cette bordure aurait été elle-même enca-
drée d'un carrelage de rectangles alternativement jaunes et bleus, sur une
seule ligne, quatre carreaux pour les petits côtés, six pour les grands.
« Nous ignorons, dit Comarmond 4, si c'est un caprice de l'artiste », du des-
sinateur de la planche, « ou si cette bande a réellement existé ». Il suppose, si
elle a existé, qu'elle était trop gravement endommagée pour être restaurée.
Rappelons-nous que tel avait été le cas de la grecque qui agrandissait la
mosaïque des Jeux du cirque 5.
      3. Artaud, dans sa notice 6, affirme que la mosaïque Michoud était
 « d'une conservation parfaite », et sa planche la montre intacte. Son double
témoignage est corroboré par le traité entre le maire et les marbriers, où la
mosaïque est dite « en bon état et sans dégradation ». Comarmond, qui ne
connaissait pas ce document, met en doute qu'elle « n'ait pas nécessité quel-
 ques restaurations ». Intacte au moment de l'exhumation, elle a pu souffrir
 un léger dommage par le fait de l'enlèvement et du transport. Mais le
travail de réparation, si réparation il y eut, fut à coup sûr très peu de chose
 et, comme il se fit à Lyon, le délai de l'enlèvement à la repose se trouva

     1. Une des mosaïques de la Déserte et la mosaïque de Bacchus et des Saisons.
     3. La notice de l'Inventaire des mosaïques, I, n° 199, définit bien le sujet du tableau central : « Au centre,
dans un médaillon circulaire, combat de Pan et d'Ëros ». Pour le surplus, elle ne donne qu'une idée vague,
incomplète et parfois même fausse de la mosaïque : « Dans les angles quatre oiseaux divers. Torsades en
bleu, blanc, rouge. Rosaces blanches et noires en haut et en bas ».
     3. Reproduite en format réduit dans l'album de l'Inventaire des mosaïques et par notre figure 8.
     4. Pass. cité.
     5. Chap. I, § I, n° 2.
     6. 1835, p. 61.