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ché, mais ramené, immobilisé derrière son dos. Sur la mosaïque de la
Déserte (place Sathonay, à Lyon) x, dont il existe des fragments au palais
Saint-Pierre et dans l'église Saint-Martin-d'Ainay, mais dont le tableau
central est perdu, au moins en partie, la scène, si l'on s'en rapporte à la
planche LU d'Artaud, rappelait celle de la mosaïque Michoud par le nombre
des personnages, leur position relative, Pan à gauche, l'Amour à droite, et
l'immobilisation du bras droit de Pan—encore verrons-nous plus loin 3 que
ces deux derniers points ne sont pas bien certains—; celle de la mosaïque
Cassaire, par le geste du bras libre de Pan dirigé vers l'épaule de l'Amour
et par la bandelette liant son autre bras, laquelle forme ceinture autour de
sa taille. Les deux poses de l'Amour, dans les mosaïques Michoud et Cas-
saire, sont presque symétriques ; elles seraient presque identiques, dans les
mosaïques de Sainte-Colombe et de la Déserte, si le dessin d'Artaud faisait
foi pour la seconde ; mais la silhouette par laquelle il a complété ce person-
nage fragmentaire n'est que vraisemblable 3.
     4. Je ne crois pas que personne ait encore assigné une époque à la
mosaïque du Gourguillon. Elle est sans doute moins ancienne que la mo-
saïque Macors. Si l'on veut bien se reporter aux indices chronologiques
mentionnés à propos de celle-ci, peut-être jugera-t-on que l'autre fut
composée au milieu ou vers la fin du deuxième siècle, lorsque les mosaïstes
de la période antoninienne, qui avaient d'abord restreint l'encadrement au
profit du tableau, eurent laissé celui-là se développer derechef au préjudice
de celui-ci. Elle est antérieure à l'âge des Sévères, au troisième siècle, si l'on
estime justes ces observations de Gauckler 4 : « Au temps des Antonins, les
mosaïstes d'Italie, de Provence, de Bétique et d'Afrique s'en tiennent pres-
que toujours au type quadrangulaire » (pour le tableau et les panneaux qui
l'encadrent) « et subordonnent encore l'encadrement au tableau en donnant

     1. Adrien Blanchet, Inventaire des mosaïques, II, n° 734.
     2. Au chapitre sur les mosaïques composites du vestibule des Antiques ; on y verra également pourquoi
je ne mentionne pas ici le Pan de la collection personnelle d'Artaud, « tableau en mosaïque représentant le
dieu Pan dans l'action de combattre ».
     3. L'un des six tableaux latéraux d'une mosaïque de Lambése (Inventaire des mosaïques..., III, n° 191)
représentait une lutte de l'Amour et de Pan. Mais il en reste peu de chose ; voir Héron de Villefosse, dans
Bull, archéol. du Comité..., 1905, p. CLXXXV, et 1906, p. CCIX, pi. LXXXVI. Pan était à droite, comme
dans la mosaïque Cassaire.
     4. Article Musivum, dans Diction, des Antiq. gr. et rom., p. 3111.