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Mais Comarmond se trompe, et se trompe doublement, lorsqu'il affirme1
que cette mosaïque fut « restaurée par des marbriers lyonnais, sous l'ins-
pection de M. Belloni, qui avait restauré les deux premières ». D'abord,
elle fut restaurée à Paris par Belloni, la notice d'Artaud pouvait le lui
apprendre 3 ; puis, Belloni avait jusque-là restauré pour le musée de Lyon
une seule mosaïque, celle des Jeux du cirque ; car la seconde qui entra au
palais Saint-Pierre, achetée après celle du Gourguillon, mais reposée avant,
fut, nous le verrons, restaurée par les marbriers lyonnais, non « sous l'ins-
pection », mais selon les procédés et les leçons de Belloni. C'était la mosaï-
que Michoud, de Sainte-Colombe, qui ressemble à la mosaïque Cassaire
par le sujet du tableau central. D'où la méprise de Comarmond.
      Au début d'août 1820, Belloni informe le maire qu'il se charge « de
prendre soin de la restauration ». Mais, avant de fixer un prix, il voudrait
examiner si l'opération de l'enlèvement, à laquelle il n'a point présidé cette
fois, a été faite avec toute la précision nécessaire. Il connaît la mosaïque,
non seulement par la gravure d'Artaud 3, mais aussi par l'original, et il se
souvient que la conservation de celui-ci est beaucoup moins bonne que ne
le laisserait croire celle-là. Nous reviendrons plus loin sur ce passage très
intéressant de sa lettre. Le 10 août, Artaud avise le maire que la mosaïque
est toute prête à être « encaissée » en vue de son expédition à Paris. Bernard
et Jamey présentent le 4 septembre une facture de 85 francs, réduite par
l'architecte Flacheron à 79 fr. 05, pour la mise en caisses. Le transport à
Paris de ces 24 caisses, par Dupré et Lambert, coûte 492 fr. 99. Belloni,
ayant pu examiner la mosaïque, s'engage à la restaurer dans ses ateliers et à
venir présider au placement pour 5.000 francs, frais de voyage et de séjour
compris. Le baron Rambaud signe le traité à Lyon le 24 janvier 1821,
Belloni à Paris le I er février 4. Plusieurs mois se passent. Enfin, le 15 no-
vembre, Belloni annonce au maire que la mosaïque, restaurée en 58 mor-
ceaux et emballée dans 27 caisses, a été chargée sur la voiture qui doit la

      1. Description..., p. 690.
      2. 1835, p. 60 : « Comme cette première (la mosaïque des Jeux du cirque), elle fut envoyée à Paris dans
les ateliers de cet habile artiste (Belloni) ».
    3- Fig- 5-
    4. Bernard et Jamey envoient à Belloni des marbres pour la restauration (47 fr. 40; mémoire du 21 mars
1821).