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                               APPENDICE

     L'étude des origines de Lyon au moyen âge m'a amené à étudier deux questions
particulièrement délicates : la question de l'origine des églises et abbayes lyonnaises et
celle des bourgs. Je voudrais, dans cet appendice, justifier la manière dont je les ai
résolues.

I. — L'ORIGINE DES ÉGLISES ET ABBAYES LYONNAISES.

      La première église connue de Lyon est celle que Sidoine Apollinaire décrit, sans
en indiquer le vocable, dans une lettre de 469-471 environ (Epistolœ II, 10, éd.
Mohr), mais qui doit être Saint-Nizier, et non Saint-Just comme on l'a cru pendant
longtemps, ni Saint-Etienne comme pensait M. Coville, vu que l'église dont parle
Sidoine est située sur la Saône et qu'au Ve siècle Saint-Just et Saint-Etienne sont sur le
Rhône. (Guigue, Bibl. hist. du Lyonnais, p. 159 ; Coville, Sidoine Apollinaire à Lyon,
Lyon, 1904, p. 34, n. 198).— Grégoire de Tours cite Saint-Nizier (In gloria confess., 60),
Saint-Irénée, alors appelé Saint-Jean (In gloria martyr., 49), Sainte-Marie, qui est peut-
être la future église Notre-Dame de la Saunerie (In gloria confess., 64). Cf. Coville,
VEvêque Nizier et Grégoire de Tours, dans Revue d'histoire de Lyon, 1907, p. 401-428,
avec un excellent tableau de Lyon au temps de Grégoire de Tours. — Leidrade nom-
me, à propos des restaurations entreprises par lui, Saint-Jean, Saint-Nizier, Sainte-
Marie, Saint-Georges (alors sous le vocable de Sainte-Eulalie), Saint-Paul, Saint-
Etienne, le monastère de Saint-Pierre (Epp. œvi carolini, II, p. 542-544), et son té-
moignage est confirmé au ixe siècle par le Liber confraternitatum de Reichenau qui
énumère les chanoines de Saint-Etienne, Saint-Paul, Saint-Georges, Saint-Just, et les
moniales de Saint-Pierre (éd. Peiper, Mon. Germ. hist., in-4 0 , p. 257-258), ainsi que
par la charte de l'évêque Audrade relative à la restauration de Saint-Irénée et de
Saint-Just en 868 (CartulaireLyonnais, 1.1, n° 3). Il résulte de ces textes que les prin-
cipales églises de Lyon existaient certainement dans la seconde moitié du vm e siècle,
à une exception près cependant, celle d'Ainay.
      Il est admis actuellement (voir Introduct. de Vache? au t. II du Grand Cartu-
laire d'Ainay et d'Aug. Bernard au Petit Cartulaire), que l'abbaye d'Ainay remonte
au Ve siècle. Aucun texte ne permet de lui attribuer une origine aussi ancienne.
C'est par une interprétation erronée d'un texte de Grégoire de Tours (de Gloria
martyr., 48), que Longnon (Géographie de la Gaule au VIe siècle, p. 199) mentionne
dès cette époque une grande basilique à Ainay ; il s'agit de Saint-Nizier (Guigue,
la Fête des merveilles, dans Bibl. hist. du Lyonnais, p. 158-159). Et quant à l'abbaye,
il n'en est parlé nulle part avant le temps de l'abbé Uulbaldus qui « paraît l'avoir
gouvernée de l'an 920 à l'an 930 » (Aug. Bernard, Petit Cartulaire d'Ainay, p. IV).