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(1646-1655) fit surgir le quartier des Terreaux. Mais l'événement qui eut,
après l'occupation protestante, les conséquences les plus importantes, fut la
réaction catholique issue de la réforme et qui amena l'installation à Lyon de
quarante-deux communautés religieuses J .
      Ces communautés, charitables ou enseignantes, dont la plupart avaient
besoin de larges espaces, les cherchèrent naturellement en dehors des quar-
tiers de la rive droite de la Saône et des parties habitées de la presqu'île,
c'est-à-dire au sud du nouveau quartier Bellecour et sur les collines. Au sud
de Bellecour, Claudine Laurencin, veuve de Jean du Peyrat et propriétaire
du tènement du Plat, avait dès 1560, dans une pensée de spéculation, fait
le lotissement de ce vaste domaine 2. Cependant, si la vente des terrains
s'était faite assez facilement, les particuliers n'avaient guère construit 3.
C'est là que furent établis le Noviciat des jésuites de Saint-Joseph, le
monastère de Sainte-Marie de Bellecour et celui de Sainte-Elisabeth, le
monastère des dames de Blye ; au-delà, dans un ancien jeu de paume de
l'abbaye d'Ainay situé au bord de la Saône, s'installèrent les religieuses de
Sainte-Claire. Mais le fait le plus gros de conséquences fut la fondation
de plusieurs couvents sur les hauteurs à peu près abandonnées depuis
l'époque romaine et qui allaient désormais renaître peu à peu à la vie :
Minimes, Ursulines, religieuses de la Visitation de l'Antiquaille, à Four-                                             %•
vière ; Chartreux, Oratoriens, Carmélites, Feuillants, Annonciade céleste,
sur le versant de la Croix-Rousse 4.
      En même temps que des quartiers nouveaux étaient ainsi créés ou
amorcés et que d'autres se transformaient, le Consulat s'efforçait d'amé-
liorer l'hygiène de la cité et de rendre la circulation plus facile. A la place
Bellecour il faudra joindre désormais quatre autres places : la place des
Cordeliers, créée sur l'emplacement du cimetière de ce couvent acheté par

      1. Vermorel, Plan topographique historique..., p. 3.
      2. Vermorel, Historique et statistique des voies publiques..., p. 56-57. Alors furent tracées les futures rues
de la Charité, Saint-François-de-Sales, Saint-Joseph, Sala, François-Dauphin.
      3. Cela ressort à première vue, malgré l'opinion contraire de Vermorel, de l'examen des plans de Lyon
au xvii0 siècle.
      4. Sur ces fondations qui se placent, sauf les Minimes plus anciens, entre 1585 et 1639 environ, voir
Vachet, les Anciens Couvents de Lyon, Lyon, 1895, et J.-B. Martin, les Eglises et Chapelles de Lyon, 1.1, p. xix-
xx, t. II, p. 73.