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aussi bien sur ce plan les embellissements de Lyon que son extension, il n'y
a pas trop lieu de le regretter, puisque nous possédons encore, non seule-
ment dans les rues Lainerie, Juiverie et Saint-Jean, encore qu'elles soient
les plus riches à cet égard, mais dans la rue Mercière et ses ramifications,
quantité de beaux hôtels qui comptent parmi les plus remarquables monu-
ments de l'architecture civile de la fin du moyen âge et de la Renaissance I.
      Aussi bien l'élan, une fois donné, ne s'arrêtera plus, et c'est une forte
exagération de dire qu'« en dehors des remparts d'Ainay, Lyon ne subit
guère de transformations pendant la seconde moitié du xvie siècle et la pre-
mière moitié du XVIIe »2. Certes l'insécurité momentanée résultant des
guerres de religion, le déclin des foires, les abus de lafiscalitéroyale appau-
vrirent la ville peu à peu et arrêtèrent dans une certaine mesure la cons-
truction ; mais la banque ne périclita pas immédiatement et il y eut, au
xviie siècle, un développement prodigieux de la soierie qui fit passer le
chiffre des patrons, compagnons et apprentis, de 226 en 1575 à 1479 en 1626
et 3310 en 1660, presque tous établis dans les quartiers du centre 3. D'autre
part, l'obligation imposée dès 1585 aux marchandises étrangères venues par
les Alpes et la Méditerranée de passer par la ville de Lyon pour y acquitter
des droits de douane fit d'elle « le plus grand entrepôt de marchandises du
Sud-Est français » 4, et elle y gagna encore de l'argent, des habitants, des
maisons.
      Au milieu du xvie siècle, l'agglomération lyonnaise ne couvrait, comme
on l'a vu, que le nord de la presqu'île; elle ne dépassait pas, vers le sud, les
rues Port-du-Temple, Confort et Bourgchanin (aujourd'hui Bellecordière),
c'est-à-dire les enclos des Jacobins et des Célestins 5. D'autre part, les rues
étaient étroites et les places n'étaient guère que des rues à peine plus larges
      1. Voir sur ces hôtels l'ouvrage succinct de Jamot, Inventaire général et descriptif des anciennes maisons,
 sculptures... existant encore à Lyon au commencement du XXe siècle (Revue d'hist. de Lyon, 1903, et 3 e éd.
-augmentée, 1906).
      2. Leroudier, art. cit., p. 156.
      3. Godart, l'Ouvrier en soie, p. 17-19 ; Bonzon, art. cité.
      4. Charléty, Histoire de Lyon, p. 98.
      5. Leroudier, les Embellissements d'une grande Cité. Lyon depuis le XVIe siècle, Revue du Lyonnais,
 ann. 1921, t. II, p. 154. — Les parties non bâties de Lyon à ce moment-là se distinguent avec une netteté
 particulière sur le plan de Lyon au xvie siècle de Charvet (dans Charvet, Biographie d'Architectes, Paris,
 1874, p. 161, et Nicolay, o. c), que nous reproduisons d'autre part et qui est en somme une réduction du
 Plan scénographique au grisé.