page suivante »
— 11 — carriera) ou ses rues convergeant vers un point central, puits ou placette, qui se trouve être par cela même un carrefour (karrifolium, trivium; en français, troyve ou trêve)T. Mais il ne faut pas s'y tromper : ces rues sont des chemins de campagne entre lesquels s'étendent des espaces cultivés et non bâtis. A dire vrai, les chartes du xn e et du xnr3 siècle représentent les Lyonnais de la presqu'île vivant dans de petites fermes comprenant, avec la maison d'habitation : une grange, un verger planté d'arbres, parfois aussi une vigne, un « tinaillier » rempli de cuves, un treil ou pressoir 3. Depuis le XIIIe siècle d'ailleurs, Ainay et Saint-Pierre cessent d'être les seules fondations religieuses du confluent. A cette époque et même avant, d'importants tènements ont été vendus ou cédés avec l'approbation de l'archevêque à des ordres nouveaux : religieux de Notre-Dame de la Pla- tière, entre l'abbaye Saint-Pierre et la Saône (1092) 3 ; Templiers (domus militiœ Templi, ou simplement Templum), également sur les bords de la Saône, mais plus bas, qui seront remplacés en 1407 par les Célestins 4 ; frè- res prêcheurs ou Jacobins, derrière le Temple et au contact de la vieille chapelle de Notre-Dame de Confort (domina nostra Confortatrix), sur un terrain acheté à l'abbaye d'Ainay (1235) 5 ; Cordeliers, sur la rive gauche du Rhône, dans l'espace compris entre le fleuve, la place des Cordeliers et la rue Ferrandière (1220) 6 ; Augustins (vers 1269), reli- gieuses de la Déserte (1290), Carmes (1291), entre la Saône et le versant Senua (Obit. eccl, sancti Pauli Lugdunensis, n° VIII, ann. 1207). Burgus novus (Polypt. de Saint-Paul, p. 2, 19» 57)- Terra que dicitur rua Olardo (CartuL lyonn., I, n° 31, déc. 1337). Domos deLuyserna (Obit. de Saint- Pierre, p.61,87).Domumdel Bessal (Id., p. 35 et n. 44, 85). Domos Lugduni prope Puteum Pilosum (Id., p.54 n. 1). — On peut fixer l'emplacement de ces bourgs : Malconseil à la rencontre de la rue de l'Hôtel de ville avec les rues de l'Arbre-Sec et du Plâtre ; la Luyserne, autour de l'ancienne rue du même nom ; les Bessarts, vers la rue de Constantine ; les Allards, dans le voisinage des Jacobins ; le Pet Estroit autour de la rue Bât-d'Argent ; le Puits-Pelu à l'intersection des rues Palais-Grillet et Ferrandière. 1. De trivio Burgi novi... Juxta puteum trivii Burgi novi (Polypt. de Saint-Paul, p. 57, 125 note, 19). In trivio pontis Hodani (Bibl. hist. du Lyonnais, p. 51). Ad trivium Cruysete (Ibid,). In trivio de Plateria (CartuL mun., n° LXXIII). Le caractère de carrefour est surtout celui du Puits-Pelu où convergent des che- mins menant au pont du Rhône, à la Saône, aux Cordeliers (Obit. de Saint-Pierre, p. 54, n. 1, acte de 1292). 2. V. en appendice, les Bourgs lyonnais. 3. Cartulaire lyonnais, 1.1, n08 n , 53. — La date de 1092 est celle où Notre-Dame de laPlatière fut cédée aux chanoines de Saint-Ruf, ce qui prouve que l'église existait auparavant ; mais son importance ne date que de ce moment-là . 4. Voir la Fondation du monastère des Célestins de Lyon depuis l'an 1407, par Fr. Claude Berchier, publié par Guigue, Lyon, 1882. 5. Grand Cartulaire d'Ainay, t. II, n° LXIX. Cf. CartuL lyonnais, 1.1, nos 300,304,362,388. 6. J. B. Martin, Eglises et chapelles de Lyon, t. II, p. 414.