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                      UN NOËL SATIRIQUE                            461
il fallait encore expliquer au lecteur le sens de plus d'un vocable
du vieux langage lyonnais, aussi bien que les allusions si nom-
breuses que renferme ce Noël. C'est dans ces allusions que se
trouvait, sans doute, pour les contemporains le principal attrait
de cette œuvre satirique ; mais ce sont là aussi pour nous autant
de problèmes historiques souvent assez difficiles à résoudre.
    A une époque où la presse ne livrait pas comme aujourd'hui,
chaque matin, à la curiosité du public les nombreux faits divers
dont se compose l'histoire intime d'une cité, c'était souvent sous
forme de chanson qu'on se moquait des ridicules, qu'on ébruitait
les scandales et qu'on critiquait les abus. On comprend, dès lors,
quelle vive lumière peuvent jeter sur les mœurs du temps passé
ces poésies populaires ! Aussi l'éditeur s'est-il efforcé, avec l'ar-
deur la plus vive, de pénétrer le sens de ces énigmes pour en
dégager les souvenirs que recouvrait depuis tant d'années le voile
de l'oubli. Ces révélations inattendues, sur des institutions et des
mœurs déjà si loin de nous, pouvaient seules nous faire comprendre
la portée de chaque trait satirique et, par suite,l'intérêt que ce Noël
avait offert au moment où il fut composé. Mais, en même temps,
ce qui est assez fréquent, le commentaire est devenu, en quelque
sorte, l'œuvre principale, et il est arrivé que, poursuivant au
jour le jour la solution de quelque problème intéressant, et
entraîné par ce charme inénarrable que renferme toute découverte
 ardemment cherchée, Nizier du Puitspelu a fait, sans s'en douter
peut-être, un travail d'érudition historique, que devront consulter
 tous ceux qui, désormais, voudront aborder l'étude de l'histoire des
 mœurs et de l'état de la société dans notre ville, au commencement
 du dix-huitième siècle.

                                              A.   VACHEZ.