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               LES CHAMBRES DE MERVEILLES                         445
voyage en Orient avec Vaillant ; mais s'étant attardé, Vaillant ne
l'attendit pas, s'embarqua seul et fut capturé, peu de jours après,
par des corsaires.
   Spon et le P. Menestrier, habitant longtemps la même ville, se
sont beaucoup connus. Tous deux, dit M. Monfalcon (Hist. de
Lyon, t. II, p. 237) étaient numismates, archéologues et histo-
riens ; Fun et l'autre recherchaient, avec ardeur, les inscriptions
antiques. Le P. Menestrier cite dix ou douze fois Spon dans son
Histoire de Lyon. « Spon est particulièrement antiquaire et numis-
matiste ; le P. Menestrier a des connai sances plus variées, » a dit
aussi M. Monfalcon.
   Spon, quoique médecin, comme son père, s'occupa surtout d'an-
tiquités. Lié avec G. Patin, ils firent de nombreux échanges de
livres et de médailles. H se forma un cabinet dans lequel il eut la
bonne chance de faire entrer un bronze assez précieux dont il
publia en 1674 la description et la gravure.
    Le sol lyonnais était alors très riche en antiquités romaines.
Déjà Claude Bellièvre, Nicolas de Langes, du Choul et les Pères
Génovéfains avaient rassemblé les pierres tumulaires que les
fouilles faisaient émerger du sol partout où on le creusait. Sym-
phorien Champier et Paradin avaient publié grand nombre d'in-
scriptions relatives au vieux Lyon romain. Jacob Spon trouva donc
la voie toute tracée ; il eut l'idée de faire la description des anti-
quités très variées qu'il avait à sa disposition, ensuivant un ordre
 topographique. Il parcourut ainsi les divers quartiers de la ville et
 prit note de tous les monuments et de toutes les ruines qu'il ren-
 contra. Beaucoup allaient encore disparaître; il les sauva de leur
 anéantissement. Tel fut le sujet de son premier ouvrage, Les
 Recherches des curiosités et antiquités de la ville de Jjyon,
 petit volume très précieux qu'il dédia à Garcavi, bibliothécaire de
 Louis XIV. Cet ouvrage, dit M. Monfalcon (Hist. de Lyon, t. III,
 p. 238), commença la réputation du jeune archéologue. Graverol,
 son ami, l'en félicita, et Guiran, de Nîmes, ne se montra pas moins
 satisfait.
    En 1857, M. Léon Rénier, de l'Institut,, et M. Monfalcon ont
 donné une nouvelle et belle édition de cet ouvrage, en se servant
 de l'exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale.