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M. MARCO MINGHETTI 429. III Je n'ai pas l'intention d'étudier et d'analyser complètement la nouvelle œuvre de M. Minghetti. Elle mérite l'attention des curieux et des penseurs. On ne saurait trop louer la clarté, l'élégance litté- raire, l'honnêteté généreuse de l'auteur. Ces qualités lui sont, du reste, habituelles. Sa passion éclairée prête beaucoup d'attrait à des sujets aussi graves qu'arides. Il était difficile d'indiquer avec plus de netteté le défaut, je dirais presque le vice, du système par- lementaire, qui livre aux vicissitudes de la politique et aux ardeurs des partis l'administration d'un État. Sans doute, le Parlement doit exercer sur les services publics une certaine influence ; mais la faiblesse ducœurhumain est telle, que nousabusons volontiers même d'une influence légitime. Sans un remède énergique, cet abus devient si funeste à la société, qu'on a pu de nos jours examiner sérieusement si le pouvoir absolu n'est pas préférable au régime parlementaire. Les véritables amis de cette dernière forme de gouvernement (M. Minghetti est du nombre) doivent donc signaler la maladie et chercher la guérison. L'auteur a indiqué un traitement à suivre, qui se résume dans tout un plan de réformes à la fois hardi et prudent, tel qu'il peut émaner d'un praticien expé- rimenté. Ce n'est pas seulement comme un livre de politique expérimen- tale qu'il faut lire l'ouvrage de M. Minghetti; c'est comme un tableau de l'Italie contemporaine. Les graves événements qui ont formé le royaume d'Italie ont été trop précipités et trop violents pour ne pas ébranler les mœurs publiques du nouvel Etat. Les patriotes poussent aujourd'hui un cri d'alarme, et le mal leur paraît grand. Réussiront-ils dans leur cure? Il y a une partie du pro- blème que la plupart négligent, mais qui'n'a pas échappé à la con- naissance de M. Minghetti. La politique, le droit et l'économie, non seulement confinent à la morale, mais lui sont subordonnés. Aussi le remède sérieux et efficace contre l'invasion de la politique dans