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                           NECROLOGIE                              39c.
 nouvelle découverte, et d'en avoir réalisé l'application industrielle.
 Leur énergie et leur persévérance furent couronnées de succès.
 Grâce a eux, leur ville natale était dotée d'une industrie nouvelle.
 Cependant M. J. Renard avait formé une bibliothèque. A partir
 de 1862, elle prenait rang parmi les plus célèbres collections lyon-
naises. Dix ans plus tard, on pouvait le citer après les Coste et
 Yemeniz, avec les Cailhava, les Nouvellet, les Baudrier, les Desq,
 et les de Chaponay.
    A Lyon, tout érudit devient nécessairement bibliophile.
    C'est ce qui fait la renommée... je dirai presque européenne,
 des noms que nous avons cités.
   Joseph Renard, poussé par son instinct d'artiste, délaissa quelque
temps les livres « de travail » qu'il amassait depuis l'enfance, pour
s'occuper plus exclusivement des riches reliures, des magnifiques
éditions, qu'on recherchait alors moins qu'aujourd'hui.- Ainsi se
forma l'incomparable écrin qu'ont admiré, vingt ans, tous ceux
qu'il admettait dans le sanctuaire. Peu à peu son goût s'épu-
rant, ou plutôt ne se bornant plus à cette jouissance de raffiné,
M. J. Renard ambitionna de faire de sa collection de livres rares
et curieux moins un cabinet qu'une bibliothèque. Si l'on entend
par cabinetxxn ensemble de volumes d'une condition exceptionnelle,
toujours d'une grande valeur, mais sans homogénéité, la biblio-
thèque est cette réunion d'ouvrages ayant rapport entre eux, et
pouvant, au double point de vue du fond et de la forme, satisfaire
l'homme de goût et l'amateur de raretés. Ce résultat, M. Joseph
Renard le laisse entrevoir dans une préface à un catalogue inédit
de ses livres, daté de 1874.
   Les vitrines de la « librairie » à l'Exposition rétrospective de
Lyon, en 1877, avaient attiré bien des bibliophiles. M. J. Renard
avait fourni, à lui seul, presque tous les ouvrages que renfermait
cette section. On n'a pas oublié les huit admirables reliures que
réunissait une même vitrine dans la grande salle du Palais. On
embrassait d'un coup d'œil: le Trogue-Pompée de Maioli ; le
 Cicéron de Grolier ; le Psautier de Henry III et le Rabelais de
Louis XIII (les deux de Le gascon) pour ne parler que de ses
reliures et ne citer que les plus belles.-
   Mais le triomphe de ces débuts ne rendait que plus modeste