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370                        LA R E V U E      LYONNAISE

tresse par le sac de leur monastère, avaient été contraints pour
se créer quelques ressources, de vendre,, en 1564, cette châsse
d'or et d'autres reliquaires sauvés par l'obéancier Pupier.
    Quant au président de Langes, il s'était attaché aussi à mettre
en lieu sûr les archives de Saint-Just, si précieuses à tous égards
et dont la plus grande partie nous reste encore aujourd'hui.
Voici ce qu'il en a dit dans le Mémoire dont j'ai déjà parlé plus
haut : « Que il a sauvé aux chanoines, aux temps des guerres et
des invasions faictes par ceulx de la prétendue religion et l o r s -
qu'ils étoient fugitifs, hormis trois ou quatre, et avoient abandonné
tout, leur église de Saint-Just estant lors édifiée les Lyon (dans le
le voisinage de Lyon),leurs titres, papiers et enseignements estans
lors lesdits de la prétendue religion saisis non seulement de leur
dite église, mais entièrement de leur cloistre, maisons canoniales
et de leur Chapitre et lieu où ils tenoient leurs titres, papiers et
documents. »
   Comme on le voit par tout ce qui précède, le président de Langes
a rendu le plus émineut service aux lettres et aux arts, en partici-
pant aussi au sauvetage de tant de richesses, dans un moment où
il fallut avoir un vrai courage pour accomplir un acte aussi louable.
Le baron des Adrets ne se laissait arrêter par aucune consi- '
dération ; le bourreau marchait toujours à ses côtés, et malheur à
quiconque cherchait à l'empêcher de mettre la main sur les ri-
chesses des églises6. .
   Le nombre des reliques mises ainsi à l'abri de la rapacité des
soldats du baron des Adrets était des plus considérables. Voici en
quels termes en parlent les chanoines dans une requête présentée
par eux au Consulat, au sujet de la construction de leur nouvelle
église, après le sac de 1562 : « En l'ancienne église, il y avoit dix-
sept corps de saints, tous en des vases de prix et beaucoup d'au-
tres reliques de saints et, entre autres, de saint Polycarpe, disciple

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    Ce fut aussi Nicolas de Lauges, comme conseiller du roi, lieutenant en la séné-
chaussée de Lyon qui désigna les personnes qui furent chargées de faire, par ordre
du roi, une enquête sur le pillage de Saint-Just. Ce furent François Grollier, Jacques
de Torvéon, François Sala, capitaine de la ville, André Mornieu, élu en l'élection.
Le chapitre était représenté par l'ohéancier François Pupier, Antoine Bellièvre;
sacristain el Gaspard Gauteret, chanoine» Cette enquête fut commencé le 29 février 1563i