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DU SERPENT APPELÉ DANS LE LYONNAIS ANE-VIEUX Dans le tome IX, 4° série, de la Revue du Lyonnais, j'ai cité quelques mots en usage à Lyon, et, à la page 362, j'ai parlé du serpent que BOUS appelons âne-vieux, et qui n'est autre que l'orvet (anguis fragilis de Guvier) ou serpent de verre, ainsi dénommé pour autant qu'au lieu d'être mou comme la couleuvre ou la vipère, il se casse en deux sous le moindre coup de baguette. Ce serpent, comme on sait, s'appelle aussi, dans nos campagnes, borgne, quand on veut parler français, et borlie (mouillez les II), lorsqu'on veut parler patois. En Forez, on le nomme borlie, qui se prononce presque comme notre borlie, en indiquant à peine le groupe ie muet final. Borgne ici est pris dans le sens d'aveugle. En effet, dans les dialectes d'oc, borgne signifiait primitivement aveugle, comme, dans la langue à 'oïl; il signifiait louche. De là vient que nous ne disons déjà point si mal lorsque nous employons notre expres- sion coutumière, borgne d'un œil, qui est aussi raisonnable qu'en français sourd d'une oreille. Aussi, pour désigner un aveugle, nous disons volontiers de lui qu'il est « borgne d'un œil, et qu'il n'y voit rien de l'autre ». C'est un peu long, mais cela se comprend très bien. Encore aujourd'hui, en Gévaudan, un aveugle se dit borlhe. De même, en Languedoc, l'argent se désigne sous le nom de « celui OCTORRE 1* 82. — T. IV, 17