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220 LA REVUE LYONNAISE Limoges et jusqu'à l'extrémité de leur province, du costé de Glermont. La paroisse de Sauvagnat n'a pas moins d'intérêt à faire rétablir et élargir jusqu'à 18 ou 20 pieds le chemin qui conduit de Giat jusqu'à la forêt de l'Abre, pour que les chards et les charrettes y puissent passer, à la charge, par les habitants des villes, bourgs et villages avoisinants de trois lieues au chemin d'être tenu de fournir convois, bœufs et charrettes, plus pioches et autres outils nécessaires, lesquels seront commandés par vos subdélégués, syndics ou telle autre personne qui plaira à Mgr l'intendant, choisir, d'autant mieux que ce chemin a toujours été pratiqué et que dans l'espérance du rétablissement du dit chemin, le pont appelé pont armurier sur la rivière de la Sioule, en la paroisse de Gelles, a été rebasti et rétabli ; ce qui a causé une dépense considérable... A quoi les habitants ont délibéré qu'il était avantageux de demander le rétablissement dudit chemin... Signé : Chassaing, Desortiaulx, Monéron, Gollanges, Chevallier, Pougeat et Bouyon, notaire royal, » Beauclair, placé dans un pays de montagnes, désert, n'avait guère l'espérance d'échapper au silence des savants, si un curieuse du siècle dernier, propriétaire dans ces parages, n'eût été frappé de diverses circonstances qui appelèrent son attention sur ce point. François Grangier, conseiller au présidial de Riom, seigneur de Védières, possédait la belle terre de Cordés dans nos montagnes, et non loin de Beauclair. Avait-il trouvé, dans ses archives, quelque titre ancien qui parlât de Beauclair ? Je l'ignore ; mais ce qu'il y a de certain, c'est qu'il savait, par ces archives, que les seigneurs de Cordés possédaient aussi, au seizième siècle, la terre de Châ- teaubrun, attenante aux ruines de Beauclair. Ce rapprochement avait-il appelé son attention sur la ville gallo-romaine? M. Gran- gier était-il un archéologue de ce temps-là ? Cette dernière hypothèse devient un fait non douteux. En effet, à l'époque de François Grangier, vivait un érudit qui nous a laissé de nombreux mémoire.' imprimés : c'était Pasumot, né à Beaune (Côte-d'Or). Il vint en Auvergne pour étudier, sur place, l'histo- rique du siège de Gergovia par César ; et, pour déterminer l'empla- cement des deux camps de l'immortel général, Pasumot fit plus, il constata, le premier, le tracé de la voie romaine de Clermont- Ferrand à Limoges, et notamment l'emplacement de la sta- tion à 'Ub...um de la carte de Peutinger (Pasumot pense que cette station correspond au village de Couhaix). Il eut l'occa- sion de voir M. Grangier qui lui prêta, au mois d'avril 1767,