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218 LA REVUE LYONNAISE se rapporter à la ville gallo-romaine de Beauclair, il a donné lieu à de nombreuses identifications erronées ; mais l'erreur porte sur ce point capital que le tracé de la voie romaine de Clermont- Ferrand à Limoges a été méconnu des savants jusque dans ces. derniers temps. Cela tient à ce que les érudits, au lieu de suivre l'antique voie romaine de Clermont-Ferrand à Limoges par Cha- malières, Villars, le Puy-de-Dôme, Couhaix, le pont Armurier, Gelles, Sauvagnat, Beauclair, Giat et Fernoël, ont pris,par erreur, l'itinéraire de la grand'route qui, de Clermont, conduit à Limoges par Pontgibaud, Pontaumur, Saint-Avit, où il n'y a aucun débris romain, ignorant que cette route a été commencée en 1733, par M. Trudaine, intendant d'Auvergne, pour la fraction qui part de Saint-Avit à Clermont-Ferrand. Nous lisons, en effet, dans les archives des intendants d'Auvergne, que le pont construit à Pon- taumur, en vue du récent tracé de cette route, fut élevé en 1733. Ce chemin de grande communication ne fut terminé et ouvert définitivement qu'en 1809 ; aussi ne figure-t-il pas sur la carte de Cassini, publiée dans la seconde moitié du dix-huitième siè^e. Mais la même carte porte avec raison, sous le nom d'ancienne route de Clermont à Limoges, l'antique et direct chemin qui passe aux pieds du puy de Dôme ; de là , à Couhaix, à Gelles, à Perol, à Sauvagnat, à Beauclair, à Giat et à Fernoël. La voie romaine, admirablement conservée sur la plupart des points de cette route, a servi pendant toute la période féodale. On la r e - connaît, tantôt à travers les bruyères, sur une étendue en ligne droite de plusieurs kilomètres, par une dépression continue au milieu de cet immense tapis rouge. Les bruyères qui la bordent sont, de chaque côté, hautes, vivaces ; celles qui la tapissent, basses, grêles. A l'Estival, elle est dans un état parfait de conser- vation. On y voit ce bel ouvrage des Romains avec son pavé taillé, bombé par le milieu, en damier de quartz, avec un fossé de chaque côté. Strabon (1. IV) nous fait savoir que c'est au génie d'Agrippa, gendre de l'empereur Auguste, que nous devons la belle voie r o - maine qui, partant de l'Est de la Gaule, allait jusqu'à l'Océan. Elle passait à Lyon, arrivait à Clermont-Ferrand et, de là , au puy de Dôme, à Gelles, à Beauclair, à Fernouël ; enfin elle se r e n -