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                       ACADÉMIE DE LYON                            73

 le centre deux lions affrontés. La trame or est formée d'une soie
jaune recouverte par un papier aurifère. La recherche des détails
 dans le dessin, l'élégance des enroulements et de toute la compo-
 sition, la finesse des découpures pour le tissage, tout indique un
 art avancé et un dessinateur habile. Le lieu de fabrication et la
 date du tissu sont indiqués par une inscription arabe qui, au lieu
 de faire partie du dessin, comme cela arrive souvent dans les
 tissus à lettres sarrazines, est placée en tête de l'étoffe et occupe
 toute la largeur sur une hauteur de dix centimètres. Les lettres
 sont disposées avec une grande élégance : on a découpé les mots
 pour varier l'ornementation. L'inscription a été lue d'une manière
identique par M. de Longpérier et par le savant conservateur du
 Musée industriel de Lyon, M. Brossard : « Keikobad, fils de
Keikhosran Ier. » C'est un sultan seldjoucide qui a régné à Konieh,
l'antique Iconium, de 1229 à 1237. Nous avons là un spécimen
 de ces étoffes tissées pour les sultans dans des ateliers spéciaux,
 et sur lesquelles on inscrivait le nom du maître.
    M. Desjardins ajoute quelques observations à l'intéressante com-
munication de M. Parizet. M. Guigue, tout en reconnaissant avec
MM. Desjardins et Parizet que le tissage des étoffes de soie est
d'importation arabe, prouve que le ruban a été fabriqué dans notre
Occident, avant l'importation des étoffes à dimensions plus larges.
Il y a, en effet, aux archives de Lyon toute une collection de
rubans qui servirent de lanières aux sceaux, et dont on connaît
souvent, par l'acte même auquel ils étaient joints, et la date et le
lieu de fabrication. Il y en a qui sont des produits de l'industrie
lyonnaise bien avant que le tissage des étoffes de soie passât des
Arabes de Sicile aux Italiens, et d'Italie en France.
    M. Loir exprime le vœu qu'une note de M. Parizet, accompa-
gnée d'un fac-similé de l'étoffe, puisse prendre place dans nos
Mémoires.
    Une commission de cinq membres, a laquelle s'adjoindra le
bureau, est ensuite nommée pour étudier la question de la publi-
cation de documents inédits concernant l'histoire lyonnaise, re-
cueillis par notre savant confrère M. Guigue. Cette commission
se compose de MM. Caillemer, l'abbé Neyrat, Mollière, Guigue et
Ducarre.