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70 LA R E V U E LYONNAISE une région orientée du Nord au Sud, et partagée entre les fils de Poséidon, Atlas et Euménès. Atlas a sa capitale au Midi, au sein des montagnes les plus élevées et les plus belles, près de l'Océan qui entoure la terre. De là onserendà sept îles situées dansl'Océan. C'est précisément le nombre des Canaries; suivant d'autres lé- gendes, Atlas a sept filles. Audelà delamer extérieure est uneterre qui barre l'Océan. Serait-ce l'Amérique, dont les anciens avaient eu connaissance ? Les vents alises partent du massif de l'Atlas et vont frapper le Yucatan, qui est précisément la partie de l'Améri- que où l'on a retrouvé des monuments analogues à ceux de l'ancien continent. Quelques émigrations y auraient-elles été ainsi portées ? Tout cela est sans doute problématique ; mais ce qui est incontes- table, c'est qu'aucune tradition ne mentionne cette terre supposée au milieu de l'Atlantique et qui aurait été abîmée dans les flots. M. Berlioux pense, au contraire, que, plus on déchiffrera les inscriptions de Louksor et de Karnak, plus on reconnaîtra dans les Atlantes le peuple qui fut à la tête de toutes les coalitions libyennes contre l'Egypte. Ces vues ingénieuses, nouvelles et hardies provoquent quelques observations de la part de plusieurs membres de l'Académie. Ces questions donnent à M. Berlioux l'occasion de donner d'intéres- sants détails sur l'importance des pays du couchant dans la my- thologie grecque, sur ces lieux où les anciens plaçaient le domaine du repos et de la mort. Séance du 16 mai. — Dans les hommages de livres faits au début de la séance il y a lieu de mentionner le don fait par M. Des- jardins au nom de M. de Tribolet, d'un Cours de minéralogie ap- pliquëe, professé à l'Académie de Neuchâtel, et le dépôt sur le bu- reau de la première feuille de la publication des lettres de l'abbé Nicaise, publication comprise dans les mémoires de l'Académie. M. Allégret fait une communication relative au calendrier romain. Il constate d'abord l'extrême confusion des opinions rela- tives à l'ancienne année romaine, et dont le traité de Scaliger, De veteri anno Romanorum, n'offre que trop l'image. Il soutient en- suite que cette année était lunaire. C'est, selonlui, l'unique explica- tion plausible de cesintercalationsdont la charge était réservée aux